Grande-Bretagne: les infirmières en (première) ligne | Espace Infirmier
 
27/03/2009

Grande-Bretagne: les infirmières en (première) ligne

En Angleterre, une expérience a consisté à confier aux infirmières la surveillance en temps réel, via un téléphone portable, des effets secondaires de patients sous chimiothérapie.

Autonomie et responsabilisation des patients, telle est la démarche engagée par le gouvernement britannique depuis plusieurs années. Forte de cette feuille de route -non dénuée d’arrière-pensée comptable- et à l’instar de ce qui se pratique déjà dans le suivi de pathologies comme le diabète ou l’asthme, Anne Young, directrice des soins du Réseau cancérologie des trois contés, dans la région de Londres, et son équipe d’infirmières ont initié un dispositif visant à contrôler, à distance et en temps réel, les effets secondaires de patients en cure de chimiothérapie après une intervention chirurgicale.

Les résultats de cette expérimentation ont été communiqués en France à l’occasion des 12e Rencontres infirmières en oncologie (RIO), qui se sont déroulées le 14 mars dernier à la Maison de la chimie à Paris (1). Objectif : réduire le nombre d’admissions et orienter mieux et plus rapidement les patients en cas d’anomalie symptomatique ou syndromique.

Auto-évaluation
Durant six semaines, six patients atteints d’un cancer colorectal, âgés de 54 à 76 ans, ont été équipés d’un téléphone portable muni d’une carte Sim sur laquelle avaient été enregistrés plusieurs paramètres de contrôle : température, nausée, vomissement, diarrhée, mucite et syndrome pieds-mains. Deux fois par jour à heures fixes, chacun des patients renseignait des zones qui s’affichaient sur l’écran du GMS en évaluant sur une échelle graduée (0, faible, modéré ou sévère) l’évolution de leur état de santé.

Ces données, que le patient devait confirmer, étaient ensuite transmises à un serveur, puis un logiciel analysait les informations qui étaient ensuite acheminées sur le PC de l’infirmière de garde. Selon l’évaluation, une alerte « orange » ou « rouge » était générée automatiquement. En cas, d’alerte « rouge », entraînée par le cumul d’au moins cinq paramètres, d’une température élevée ou d’une non réponse du patient, l’infirmière avait trente minutes pour contacter le patient.
Si des toxicités sévères et répétées étaient constatées par le patient, un message s’affichait sur le téléphone lui demandant, par exemple, de suspendre immédiatement le traitement de capécidabine.

Au final, le taux de retour quotidien a été de 98 %. « Ce qui prouve la grande adhésion des patients à ce dispositif. Dans leur ensemble, ils se sont d’ailleurs déclarés rassurés car ils savaient que le personnel soignant pouvait répondre à tout moment et que leurs symptômes seraient pris en charge rapidement », indique Françoise Charnay-Sonneck, chargée de mission à l’Association française des infirmier(e)s en cancérologie. Au cours de cette expérimentation, cinq alertes « rouge » ont fait l’objet d’une prise en charge thérapeutique ou d’une adaptation de la posologie des comprimés de capécidabine.


Françoise Vlaemÿnck

I – La présentation de cette étude a été assurée par Françoise Charnay-Sonneck, chargée de mission à l’Association française des infirmier(e)s en cancérologie, organisatrice des RIO, en présence de Anne Young.

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