Fin de vie : plaidoyer pour les infirmières de nuit | Espace Infirmier
 
Fin de vie : plaidoyer pour les infirmières de nuit

25/09/2013

Fin de vie : plaidoyer pour les infirmières de nuit

La présence d'une infirmière la nuit dans les Ehpad et les établissements d'accueil des personnes adultes handicapées permettrait d'éviter de nombreuses hospitalisations, selon deux enquêtes menées par l'Observatoire national de la fin de vie.

Seuls 14 % des maisons de retraite médicalisées et 16 % des établissements pour personnes adultes handicapées disposent de personnel infirmier la nuit. Une absence « particulièrement problématique », selon l'Observatoire national de la fin de vie (ONFV), qui vient de dévoiler les résultats de deux enquêtes nationales sur les conditions des décès survenus dans ces institutions (1).

La fin de vie est devenue « un enjeu de plus en plus important pour les Ehpad », relève l'ONVF : 90 000 personnes meurent chaque année en maisons de retraite médicalisées. Et, si seuls 1 400 décès de personnes handicapées sont enregistrés chaque année dans les foyers d'accueil médicalisés (FAM) et les maisons d'accueil spécialisées (MAS), « les situations de fin de vie sont de plus en plus fréquentes ».

Ni présence, ni astreinte téléphonique

Or, la présence d'une infirmière la nuit est « l'élément ayant l'impact le plus significatif sur les lieux de décès des résidents », relève l'Observatoire. Elle permet de réduire « sensiblement » le taux de décès à l'hôpital : de 37 % dans les établissements accueillant des personnes handicapées et de 32 % dans les Ehpad. « La simple présence d'une infirmière la nuit dans tous les Ehpad permettrait d'éviter 18 000 hospitalisations de résidents en fin de vie chaque année », développe l'ONVF.

Les deux enquêtes révèlent des disparités importantes entre établissements publics et privés : 23,4 % des institutions pour handicapés et 22 % des Ehpad publics emploient une infirmière la nuit, contre respectivement 14,5 % et 4 % des structures privées. L'ONVF note également que près des trois quarts des établissements qui n'ont pas de personnel infirmier la nuit n'ont pas, non plus, mis en place d'astreinte téléphonique. Un dispositif qui permet, pourtant, de diminuer le taux de décès à l'hôpital.

Mutualisation de postes infirmiers

Dans un contexte d'Ondam (2) hospitalier « soumis à de fortes contraintes », l'ONVF reconnaît que le financement de temps infirmier la nuit est problématique pour des établissements « invités à maîtriser de façon drastique l'évolution de leur masse salariale ». Dans son enquête consacrée aux établissements d'accueil de personnes handicapées, l'ONVF plaide, ainsi, pour la mutualisation, dans « deux ou trois établissements à proximité les uns les autres », de postes d'infirmiers la nuit.

Des expériences sont en cours dans les établissements pour personnes âgées d'Ile-de-France, avait indiqué l'ARS lors d'un point presse en avril dernier.

Aveline Marques

 


1- « La fin de vie dans les établissements pour personnes adultes handicapées », enquête menée du 1er mars au 7 juin 2013 auprès de 778 établissements. « La fin de vie en Ehpad », enquête menée du 10 mai au 30 août 2013 auprès de 3 705 établissements.

2- Objectif national des dépenses d'assurance maladie. Le taux d'évolution de l'Ondam hospitalier a été fixé à + 2,6 % en 2013.

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