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19/06/2025

FIN DE VIE : CATHERINE VAUTRIN EN TERRAIN TENDU AU CONGRÈS DE LA SFAP

Invitée hier à Lille au congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), Catherine Vautrin, ministre de la Santé, a répondu aux soignants inquiets des changements que pourrait induire l’instauration d’une loi sur l’aide à mourir.

Devant une salle comble, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille, a répondu à l’invitation de Claire Fourcade, présidente sortante de la SFAP et farouche opposante à la loi sur l’aide à mourir.
« J’ai souhaité venir vous retrouver ce matin car je sais que si le diable avait un visage, peut-être serait-il le mien, mais pour autant, il me semblait important que nous puissions échanger » a indiqué d’entrée la ministre aux congressistes.
Face à elle, des soignants, souvent inquiets, tristes ou en colère, qui n’espéraient plus forcément de réponses. La ministre a néanmoins tenu à rappeler l’importance des soins palliatifs et le caractère historique du vote de la proposition de loi visant à garantir l’égal accès de tous à l’accompagnement et aux soins palliatifs (le second volet de la loi sur la fin de vie) qui a été adoptée à l’unanimité : « au-delà de tout ce que l’on peut dire, de tout ce que l’on peut entendre, il faut quand même se rendre compte que si vous avez gagné un combat, c’est celui de l’importance des soins palliatifs et de la reconnaissances de ces soins sur tous les bancs de l’hémicycle » a-t-elle souligné. Confirmant les crédits alloués aux soins palliatifs – 1 milliard d’euros en 10 ans, dont 100 millions pour 2025 – la ministre de la Santé a réaffirmé son engagement pour que ces crédits soient « sacralisés » et que chaque département soit doté en moyens humains – médecins, infirmières, aides-soignantes – pour permettre à tout un chacun de bénéficier de l’accompagnement nécessaire.

UNE TENTATIVE DE LÉGITIMATION DU TEXTE
Concernant la loi sur l’aide à mourir, Catherine Vautrin a rappelé la genèse du texte, qui vise selon elle, à apporter une réponse à certaines souffrances qui ne peuvent être soulagées.
Elle a évoqué plusieurs points clés – discernement du patient, directives anticipées ou encore notion de douleur réfractaire – tout en insistant sur la clause de conscience qui sera possible pour les soignants qui ne souhaitent pas participer à cette aide à mourir : « vous dites qu’on vous demandera, mais on ne vous demande rien du tout. Aucun d’entre vous ne sera obligé de pratiquer l’aide à mourir, c’est un sujet absolument indispensable », a-t-elle asséné, faisant un parallèle avec l’IVG où cette clause est respectée.
Sur la notion de délit d’entrave, qui sanctionnerait « toute personne qui tenterait de perturber l’administration de la substance létale ou exercerait des pressions morales ou psychologiques à l’encontre des personnes engagées dans le processus de l’aide à mourir », selon les termes de la proposition de loi, la ministre s’est montré rassurante : « en aucun cas il ne s’agit d’échange de l’équipe soignante avec le patient », mais plutôt de « phénomènes qui seraient des manifestations à l’entrée d’un service ou d’un établissement ».
Catherine Vautrin est restée ferme sur sa position : « le plus petit dénominateur commun entre nous, c’est d’abord l’écoute du patient, c’est d’autre part la réponse que nous sommes en capacité de construire autour des soins palliatifs et qui feront que les patients qui seront dans un projet de soins palliatifs ne demanderont pas autre chose. Il n’en restera pas moins vrai que nous aurons quelques patients dont les souffrances ne peuvent être soulagées par la science ou qui n’ont pas d’espoir de guérison : nous devons envisager cette solution ».

La ministre est repartie en promettant la tenue d’un comité soins palliatifs pour le mois de septembre, ce qui n’a pas suffi à apaiser la tension des congressistes qui l’ont huée.

Anne-Lise Favier

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