EMBRASSER LA RESPONSABILITÉ ET NON L’ENDOSSER

Xavier Bertrand, co-fondateur du Cercle Dirigeants Esprit Critique, participe avec sept autres dirigeants, tous formés à l'IVHM, à un groupe de réflexion qui se réunit régulièrement pour analyser les défis du monde actuel, en utilisant les outils de l'humanisme et de la philosophie.

Dans son article publié dans la rubrique Éthique d'OSM 303, il nous questionne sur la difficile posture managériale des cadres de santé dans le système de santé actuel.

Pour lui, la responsabilité ne peut être appréhendée dans sa globalité qu'à travers une approche systémique. En utilisant la Théorie Organisationnelle de Berne (TOB) comme outil d'analyse, il est possible de mieux cerner les enjeux et les mécanismes qui structurent les organisations et influencent la responsabilité de leurs acteurs. Il ne s'agit pas de simplement « porter » le poids de la responsabilité, comme un fardeau, mais de l'intégrer pleinement, de l'assumer activement.

Extraits :
[…] « Penser la responsabilité dans un système, c’est une manière de répondre à la question, « où suis-je » et c’est une manière de trouver sa place et ses limites dans l’économie générale du système. « Dis-moi de quoi tu es responsable, je te dirai où tu es ». 
Autrement dit, la définition de la responsabilité participe en quelque sorte à la définition de la place occupée dans le système, élément indispensable pour incarner. » […]
[…] dans un monde qui s’accélère, dans un monde qui se parallélise, qui se virtualise… c’est équilibrant, rassurant et nécessaire de savoir où l’on est, et sans doute plus fondateur, dans notre époque chargée d’incertitude dans laquelle la simplicité nous échappe, que de répondre à la traditionnelle question « qui suis-je. » […]
[…] Quand nous endossons ou à l’inverse embrassons les responsabilités qui nous sont confiées, nous ne résonnons pas de la même manière au monde… « endosser ses responsabilités » c’est adopter une posture pour affronter la mort tandis qu’« embrasser ses responsabilités » c’est se glisser dans une posture pour embrasser la vie ! Dans le premier cas, nous subissons « le monde », dans le second nous sommes acteurs de « nos vies dans le monde. » […]