Crise des urgences : les médecins libéraux ne veulent pas porter le chapeau | Espace Infirmier
 
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16/06/2022

Crise des urgences : les médecins libéraux ne veulent pas porter le chapeau

Les médecins de ville travaillent beaucoup. Trop, selon eux, pour participer davantage à la permanence des soins pour soulager les urgences, comme le proposent les médecins hospitaliers. Et prennent les Français à témoin.

Lobbying ? « Aujourd’hui, pour la première fois, les représentants de tous les syndicats de médecins libéraux ont pris la décision de s’adresser directement à la population française. » C’est ainsi que débute la lettre ouverte que sept syndicats médicaux* adressent aux Français. La raison ? La crise des urgences et le discours tenu par le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) qui a notamment évoqué une obligation de participation des praticiens à la permanence des soins (PDS) en ville. Sous-entendant que les libéraux ne participent pas suffisamment à la PDS.

Les médecins libéraux se défendent. Dans leur lettre, ils expliquent qu’être médecin libéral, « c’est travailler en moyenne 54 heures par semaine, dont 44 heures consacrées aux soins » et « c’est participer à la permanence des soins en ambulatoire. Les périodes nuit de – 20 h à minuit – sont assurées dans 95 % des territoires et le week-end pour 96 % d’entre eux ». Selon les syndicats, les médecins libéraux assurent également plus de 85 % des consultations quotidiennes, 60 % de l’activité chirurgicale, 80 % de la radiologie.

Et de fustiger le président de la FHF : « Vouloir […] laisser croire que la responsabilité des difficultés d’accès aux soins est le fait de vos médecins libéraux est faux et irresponsable. C’est aussi, par ces affirmations, montrer toute sa méconnaissance du fonctionnement de la médecine de ville et de son financement. » Les syndicats médicaux pointent également le problème de l’aménagement du territoire qui, selon eux, contribue à la faible attractivité du secteur.

« Un nouveau contrat social »

Côté propositions, les syndicats veulent « définir un nouveau contrat social qui ne peut pas concerner seulement la médecine libérale ». Ils affirment ainsi dialoguer avec les confrères hospitaliers et les syndicats des autres professions de santé « dans cet état d’esprit ». Et de conclure : « Des décisions urgentes doivent être prises pour, dès cet été, répondre à la crise des urgences. Des réformes importantes doivent être menées pour redonner à la médecine française son agilité, permettant à chacune et à chacun d’entre nous une prise en charge médicale basée sur la liberté de choix du médecin, une meilleure accessibilité, une qualité des soins et une politique de prévention beaucoup plus active. » Reste que s’ils ont transmis leurs propositions au gouvernement, ils n’en disent pas mot aux principaux intéressés, c’est-à-dire les Français.

*Avenir Spé, CSMF, FMF, Le Bloc, MG France, SML, UFML-S.

Magali Clausener, avec www.lemoniteurdespharmacies.fr

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