Maxence Gal
Après 15 années passées à la tête de l’Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés et des étudiants (Anfiide), Brigitte Lecointre a cédé sa place à Maxence Gal. Infirmier libéral dans le Var et ancien vice-président de l’Anfiide, il en est désormais le président depuis le 18 janvier. Bilan et enjeux.
BRIGITTE LECOINTRE, VOUS VENEZ DE LAISSER VOTRE PLACE À LA TÊTE DE L’ANFIIDE, DANS QUEL ÉTAT D’ESPRIT ÊTES-VOUS ?
Cela fait quelques semaines que la passation a eu lieu et je savoure ce temps. Cela correspond à la philosophie de l’Anfiide. Dans une époque où l’immédiateté remplace la pensée, nous avons toujours pris le temps pour nos réflexions. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’après plus de 100 ans d’existence, l’Anfiide continue d’être consultée pour l’ensemble des projets concernant la profession.
QUEL BILAN TIREZ-VOUS DE VOTRE PRÉSIDENCE ?
La démocratie participative a été le maître mot de mon mandat. J’ai souhaité que les responsabilités, le travail et les engagements soient partagés. Nous avons participé à des avancées majeures, à commencer par la reconnaissance de la pratique avancée en France. L’association a promu et contribué à sa naissance.
Nous participons également directement à l’évolution de la pratique infirmière via les travaux du Conseil national professionnel infirmier (CNPI), car deux membres de l’Anfiide en sont également administrateurs.
Nous avons activement œuvré à la création du Conseil National de l’Ordre des Infirmiers (CNOI), de même que nous avons agi en 2015 pour contrer le vote des députés, qui entendaient supprimer cet organe régulateur. À l’époque, nous avions alerté la présidente du Conseil International des Infirmières (CII) Judith Shamian, qui s’était emparée de la problématique et avait interpellé le président de la République, François Hollande.
Sans vouloir dresser une liste à la Prévert, nous avons aussi travaillé à la nomination d’une « Chief Nursing Officer » en la personne de Brigitte Feuillebois.
Enfin, nous nous sommes également battus pour des causes et des sujets sociétaux, qui ne sont pas exclusivement rattachés à notre profession, notamment les violences faites aux femmes avec la création de l’attestation de déclaration pour les infirmières libérales.
MAXENCE GAL, COMMENT ENVISAGEZ-VOUS VOTRE MANDAT ?
Dans la continuité du précédent. Cela fait 6 ans que je suis au conseil d’administration et j’étais vice-président de l’Anfiide. La continuité est déjà assurée par le poids de l’histoire de l’association. Je suis convaincu que le travail collaboratif permet à l’intelligence collective d’émerger.
QUELS SONT LES PRINCIPAUX DOSSIERS SUR LESQUELS VOUS ALLEZ VOUS ATTARDER ?
L’Anfiide a vocation à jouer un rôle politique à 3 échelles : nationale, européenne et internationale.
À l’échelle nationale, nous avons une échéance prioritaire à court terme avec l’examen de la loi Valletoux début mars au Parlement. Nous allons y être attentifs. Tout comme nous allons l’être sur la mise en œuvre de la loi sur les ratios soignants-soignés. Nous sommes membres de la European Federation of Nurses Associations (EFN) et cette question des ratios intéresse particulièrement l’Europe. Nous allons observer la mise en œuvre et en rendre compte à cette échelle. Même raisonnement pour l’infirmier référent : peut-être effectuer des propositions pour l’application de la loi.
Par ailleurs, le récent rapport de l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (ANAP) sur le Panorama des métiers en émergence à l’international a fait grand bruit au sein de la profession. Il s’inscrit dans un contexte européen qui mérite toute notre attention. Car il faut savoir qu’en parallèle, il est question d’une possible révision de la directive européenne 2013/55/UE sur la reconnaissance des qualifications professionnelles. Nous craignons une modification des exigences à la baisse pour intégrer les Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). Ce qui fait écho au rapport de l’ANAP. Nous nous devons d’être vigilants concernant l’assouplissement de la formation. La pénurie d’infirmières est massive à l’échelle européenne et mondiale. Les gouvernements cherchent des solutions parfois de facilité. Nous devons y prêter attention.
Enfin, nous entendons, au sein du CII, assurer la promotion de la francophonie car nous voulons éviter qu’elle se dilue dans une vision anglo-saxonne. Il est important que nous gardions une identité francophone.
Propos recueillis par Laure Martin
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