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Attendu depuis l’été 2024, le nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle pour les élèves a finalement été adopté par le Conseil supérieur de l’éducation le 30 janvier 2025. Il s’appliquera dès la rentrée 2025, en lien avec les infirmières de l’éducation nationale notamment.
Depuis la loi du 4 juillet 2001, une information et une éducation à la sexualité doivent être dispensées de manière progressive dans les écoles, les collèges et les lycées, à raison d’au moins 3 séances annuelles, par groupes d'âge homogène, à travers une approche globale, positive et bienveillante. Dans le cadre du programme adopté par le Conseil supérieur de l’éducation (CSE), l’éducation à la sexualité prendra désormais la forme d’une éducation à la vie affective et relationnelle à l’école primaire et d’une éducation à la vie affective et relationnelle, ainsi qu’à la sexualité au collège et au lycée.
LE RÔLE INFIRMIER AFFIRMÉ
Lors de l’examen du texte en amont de son adoption par le CSE, le Syndicat National des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé (SNICS-FSU) a déposé des amendements, dont certains ont été retenus. Parmi eux : « la reconnaissance de la responsabilité des professionnels de santé et du social dans la mise en œuvre et la conception des actions d’éducation à la santé », fait savoir Mathilde Varrette, secrétaire adjointe du syndicat. Alors que dans le texte initial, la responsabilité reposait sur les enseignants, désormais, la co-responsabilité infirmière-enseignant est actée tout comme la notion de binôme pour la co-animation des séances collectives. « Nous ne voulions pas que ces séances soient strictement organisées sous la responsabilité des enseignants car en fonction de leurs plannings, ils n’ont pas toujours la possibilité d’être présents, rappelle Mathilde Varrette. Nous pourrons désormais officiellement animer les séances avec les assistantes sociales, les conseillers principaux d’éducation (CPE) ou encore des représentants de structures associatives. »
Le nouveau programme reconnaît l’importance de l’articulation entre les séances collectives d’éducation et les séances individuelles. Désormais, des consultations infirmières individuelles ainsi que des entretiens individuels assurés par les assistantes sociales pourront être proposés aux élèves. « À l’absence de cette inscription dans le programme scolaire, il nous était difficile de revendiquer une augmentation du nombre de postes infirmiers », souligne la secrétaire adjointe du SNICS-FSU. Il manque aujourd’hui plus de 15 300 emplois d’infirmiers au ministère de l’Éducation nationale.
LE PROGRAMME
Concernant le contenu du programme, plusieurs points avaient fait polémique ces derniers mois, notamment la notion de la théorie du genre. « Il a été décidé de se référer au Code pénal, indique Mathilde Varrette. De fait, sans approfondir le contenu de cette théorie, elle pourra toutefois être évoquée lorsque nous aborderons la question des discriminations mentionnées dans le Code pénal. »
Une solution qui convient aux infirmières de l’Éducation nationale, « car nous devons lutter contre toute forme de discrimination et en intervenant dans le cadre de la loi, les associations de parents extrémistes ne pourront pas nous reprocher d’aborder ce point. »
Un bémol cependant : en primaire, le terme « sexuel » n’a pas été retenu pour le nom du programme. « C’est un problème car les élèves de CM1 et CM2 nous posent des questions sur la sexualité, fait savoir Mathilde Varrette. Nous ne pourrons pas l’évoquer de notre propre initiative, néanmoins, nous pourrons répondre à leurs questions, comme le prévoit la loi du 4 juillet 2001 sur l’information et l’éducation à la sexualité. »
UNE ENTRÉE EN VIGUEUR EN SEPTEMBRE 2025
Le programme entre en vigueur au 1er septembre 2025. Pour une mise en œuvre optimale, le SNICS-FSU souhaiterait que les infirmières de l’éducation nationale puissent bénéficier de formations pour une mise à jour de leurs connaissances concernant la diffusion d’informations et de contenus dans les médias et sur les réseaux sociaux, en lien avec les questions de sexualité, de pédopornographie ou encore de prostitution. La profession plaide pour des formations initiales et continues, disciplinaires, professionnelles et interprofessionnelles avec les enseignants et les CPE au sein des Instituts Nationaux Supérieurs du Professorat et de l’Éducation (INSPÉ). Pour le moment, cette demande n’a pas abouti, ni la reconnaissance de la spécialité d’infirmière de l’Éducation nationale.
Laure Martin
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