« L’enjeu est de renforcer l’attractivité de la spécialité d'Ibode » | Espace Infirmier
 
« L’enjeu est de renforcer l’attractivité de la spécialité d'Ibode »

29/06/2012

« L’enjeu est de renforcer l’attractivité de la spécialité d'Ibode »

Elue présidente de l’Unaibode fin mai, Brigitte Ludwig, 54 ans, cadre Ibode au centre hospitalier de Colmar, fait de l’attribution d’actes exclusifs et de la réingéniérie de la formation ses priorités.
(Article paru dans L'Infirmière magazine du 15 juin)

Vous venez de succéder à Charline Depooter à la présidence de l’Unaibode*. Quelles seront vos priorités ?
Brigitte Ludwig : Avec l’association des écoles d’Ibode, nous réclamons la suppression des deux années d’exercice préalables à l’entrée en école, pour que les IDE diplômées puissent directement poursuivre leurs études, comme les puéricultrices. Le gouvernement a donné son accord, mais nous attendons toujours le décret d’application. Il y a aussi les actes réservés, confiés par le chirurgien aux seules Ibode, comme la fermeture sous-cutanée ou la pose de drainage. L’enjeu, c’est la sécurité du patient, mais aussi le renforcement de l’attractivité de la spécialité. L’idéal serait d’arriver à une Ibode par salle. Il y a, enfin, les travaux de réingénierie, qui n’ont toujours pas abouti, alors que nous avons été les premiers à les initier. Nous voulons deux années universitaires, avec un retour chez l’employeur pendant l’été pour s’adapter à la réalité du terrain, contre deux fois neuf mois actuellement. Quant au décret d’application pour la VAE des IDE qui exercent depuis longtemps en bloc, il y a urgence.

Pouvez-vous nous dire quelques mots à propos du guide pratique sur les erreurs de côté que l’association vient d’éditer** ?
B. L.: Dans la continuité de la check-list de la HAS, nous avons décidé de publier un livret sur ce risque important, source de nombreux problèmes. Nous avons répertorié toutes les étapes, identifié tous les dangers possibles et tout ce que les Ibode peuvent mettre en place pour les éviter : une consultation pour mieux connaître le patient, ou une vérification sur les radios, par exemple. On travaille aussi sur un guide des bonnes pratiques. Ce mois-ci, nous avons également lancer une enquête en écrivant à tous les établissements pour connaître le nombre exact d’Ibode et d’IDE travaillant dans les blocs.

Quel bilan dressez-vous des 29es Journées nationales de l’Unaibode, fin mai ?
B. L. : Nous avons trouvé qu’il y avait une bonne adhésion des IDE et des Ibode, un esprit constructif par rapport à nos revendications. On n’est plus dans l’affrontement IDE contre Ibode, autour de la VAE notamment.

Récemment, des conflits sociaux ont secoué les blocs de Brest et de Rennes à propos des conditions de travail. Ressentez-vous cette tension ?
B. L. : On ressent une certaine dégradation des conditions de travail. Il y a de nombreux problèmes dus à l’augmentation de l’activité des blocs, souvent en lien avec les plans de retour à l’équilibre. C’est difficile pour les jeunes IDE qui arrivent dans les blocs sans être formés, ou formés à la va-vite. Il y a un turnover important, alors que si l’on avait davantage de professionnels formés, ayant choisi ce métier, il y aurait plus de stabilité.

Propos recueillis par Aveline Marques

 

* Union nationale des associations d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État.
** Disponible sur demande, par courrier auprès de l'Unaibode au 16, rue Daguerre, escalier F, 75014 Paris, ou au 01 43 27 50 49. 8 euros pour les non-adhérents.

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