À l’hôpital Foch, des exosquelettes pour les soignants | Espace Infirmier
 

18/06/2021

Semaine de la QVT

À l’hôpital Foch, des exosquelettes pour les soignants

L’établissement de Suresnes propose à ses équipes de gériatrie aiguë de tester des exosquelettes pour réduire le risque de développer des troubles musculo-squelettiques. Cette expérimentation s’inscrit dans un programme plus large d’actions en faveur de la qualité de vie au travail (QVT).

À l’hôpital Foch de Suresnes, la qualité de vie au travail (QVT) et la réduction des risques professionnels sont des axes importants de la politique d’établissement. « Notre directeur souhaite vraiment étudier toutes les propositions pour améliorer le bien-être des soignants et des patients, et nous pouvons mettre en place des solutions innovantes », apprécie Dorota Roll, responsable des conditions de travail et de la prévention des risques professionnels. Dans le cadre de la semaine de la QVT, qui se déroule du 14 au 18 juin, l’hôpital met par exemple en avant une expérimentation menée depuis début mai dans le service de gériatrie aiguë : la mise à disposition d’exosquelettes pour prévenir les risques de développer des troubles musculosquelettiques (TMS).
« Ces équipements complètent nos autres actions de prévention », explique Dorota Roll. En effet, les équipes bénéficient déjà de lève-malades mobiles et sur rails, et de verticalisateurs, afin de limiter les risques liés à la manutention des patients. Pour atténuer les conséquences de la station debout prolongée, qui peut provoquer une usure anticipée des disques intervertébraux, les soignants sont incités à s’asseoir régulièrement pour effectuer certaines tâches.

Assistance électrique

Mais pour effectuer les toilettes des patients, faire des pansements, refaire les lits, installer les personnes ou encore réaliser certains gestes techniques, les personnels sont obligés de se pencher. Ils sollicitent beaucoup leur dos, et c’est la douleur qui vient les alerter qu’il faut prendre garde…

« C’est pour ce genre de postures que nous testons les exosquelettes dans l’unité de gériatrie aiguë. L’appareil maintient le dos et accompagne les mouvements tout en protégeant des postures à risque, grâce notamment à un système d’assistance électrique qui permet une décompression des disques lombaires », détaille Dorota Roll, ergonome de formation. Chaque soignant doit adapter l’appareil à ses mesures et à ses besoins pour en ressentir pleinement les bénéfices, qui commencent parfois dès la mise en place de l’appareillage.
Porté sous la blouse, afin de limiter les frottements et garder l’accès aux poches du vêtement, l’exosquelette n’est pas sans contrainte : il peut être perçu comme lourd ou encombrant. « Nous proposons aux salariés de le tester d’abord une heure par jour, puis quatre et enfin huit pour une adaptation progressive. Les soignants concernés nous font ensuite des retours chaque jour pour que l’on puisse évaluer la pertinence du dispositif dans nos services de soins, explique encore Dorota Roll. En ce moment, nous cherchons par exemple à voir comment les soignants le supportent pendant de fortes chaleurs. »

Activité physique adaptée, même la nuit

Les équipes de l’unité de gériatrie aiguë se partagent actuellement quatre exosquelettes, mais l’établissement pourra investir dans davantage de modèles si cette phase d’expérimentation est aussi concluante qu’annoncée. Les remontées enthousiastes des salariés permettent d’ores et déjà à l’hôpital Foch d’envisager de déployer cette solution plus largement.
Pour l’établissement francilien, ces équipements s’inscrivent dans un programme plus large d’actions en faveur de la QVT, qui s’est intensifié dès 2018. Autre nouveauté de 2021 : des séances d’activité physique adaptée, gratuites, sur le lieu et pendant le temps de travail, qui sont proposées aussi bien aux équipes de jour que de nuit. « Il était très important pour nous de ne pas oublier les équipes de nuit : nous essayons toujours de les inclure dans nos actions. Notre journée QVT annuelle est toujours doublée d’une nuit QVT, précise Dorota Roll. Il en est de même pour l’activité physique, puisque nous proposons des créneaux en soirée et pendant la nuit. » Ces séances de yoga et de Pilates, assurées par des éducateurs physiques spécialisés, sont très personnalisées pour répondre aux besoins spécifiques des différents participants. Elles seront bientôt complétées par une salle de sport, qui sera également accessible sur des plages horaires étendues. « Nous élaborons aussi des modules en vidéo, pour ceux qui ne peuvent pas assister régulièrement aux cours, afin qu’ils puissent faire les exercices à leur rythme », complète-t-elle. Autant de propositions qui sont élaborées à partir des suggestions et des besoins des salariés, en lien avec les partenaires sociaux.

Lisette Gries

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