22 actions pour une meilleure prise en charge de la douleur | Espace Infirmier
 

26/11/2020

22 actions pour une meilleure prise en charge de la douleur

Dans un communiqué de presse paru le 19 novembre, en marge du congrès de la Société française d’étude et de traitement de la douleur, la SFETD, douze sociétés savantes, organisations professionnelles et associations de patients ont proposé 22 actions concrètes pour améliorer la prise en charge de la douleur en France, parmi lesquelles la pratique avancée infirmière.

Les chiffres sont parlants. Parmi les 12 millions de français, soit plus de 20 % de la population, concernés par la douleur chronique en France, 70 % ne reçoivent pas le traitement approprié, seuls 3 % ont accès à une structure douleur. Les retards de prise en charge liés à l’insuffisance de moyens et de formation des professionnels de santé aggravent leur situation, apportant souvent des réponses trop tardives pour être efficaces. Le surcoût de ce déficit de prise en considération et de l’errance médicale des patients est estimé à 1,2 milliards d’euros par an.

Un nouvel élan politique

Face à ce constat, la SFETD et les douze sociétés savantes, organisations professionnelles et associations de patients ont élaboré 22 propositions, véritable base d’élaboration d’un nouveau plan douleur. L’objectif est de reprendre l’élan politique et sanitaire qui avait porté ce réel problème de santé publique de 1998 à 2010. Les actions proposées sont réparties en cinq axes majeurs : amélioration de la reconnaissance sociétale de la douleur, renforcement de la formation des professionnels de santé et des patients, pérennisation des structures douleur chronique (SDC), organisation du parcours de soins du patient douloureux, amélioration de la prise en charge des publics vulnérables. Elles concernent le grand public, les professionnels de santé et les politiques.

Des IPA douleur

Du côté des professionnels, on peut retenir la nécessité de renforcer la formation des médecins, bien sûr, mais aussi celle des infirmiers. La demande de reconnaissance d’une pratique avancée pour les infirmières ressource douleur, spécifiquement formées depuis la création de ces postes dans le cadre du programme de lutte contre la douleur (2002-2005) pourrait être renforcée et développée. Ceci afin de répondre aux besoins considérables de réponses multimodale à offrir dans tous les secteurs d’activités de soins et à tous les âges.
Compte tenu des pratiques déjà assurées par ces professionnelles et décrites dans  le référentiel d’activités et compétences paru en 2020, les éléments suivants pourraient compléter leur exercice :
- réalisation des examens et tests requis dans le cadre du suivi des patients atteints de pathologies chroniques stabilisées ;
- renouvellement de prescriptions médicales en cours et adaptation de la posologie ;
- prescription et renouvellement de produits de santé non soumis à prescription médicale obligatoire (médicaments et dispositifs médicaux) ;
- prescription d’examens complémentaires ;
- prescription d’un programme d’éducation thérapeutique.
La pratique avancée infirmière dans le champ de la douleur chronique permettrait d’optimiser et de fluidifier le parcours de santé des patients douloureux chroniques lors de consultations infirmières dans les SDC mais aussi en Ehpad, Maison de santé ou Maison d’accueil spécialisées. L’apport du numérique et de la téléconsultation infirmière rapproche les professionnels entre eux et permettrait aux patients douloureux de bénéficier plus aisément de l’expertise des IPA douleur.
Parmi ces 22 actions, notons également une proposition de développement du concept de patient expert, favorisant ainsi les liens entre professionnels et malades, et contribuant à la diffusion des mesures d’éducation thérapeutique.
Une attention particulière est portée aux publics les plus vulnérables, en raison de leur âge (jeunes enfants comme personnes âgées), de leur condition (précarité, troubles mentaux, handicap) pour lesquels il reste beaucoup à faire tant dans le domaine du dépistage et de l’évaluation des douleurs que de la mise en œuvre et l’efficience des traitements.

Pascale Thibault avec la collaboration de Laurent Mathieu, Iade, trésorier adjoint de la SFETD

Les dernières réactions

  • 27/11/2020 à 10:51
    Frédérique
    alerter
    Bonjour,
    Actuellement en master 2 IPA en PCS, l'HAD SS travaille sur notre rôle dans la douleur. Durant le DU douleur que j'ai fait en 2016,j'ai eu la chance de rencontrer madame Thibault. Je souhaiterais faire valider le master 2 en faisant mon stage dans une équipe mobile douleur. .sauf que la douleur ne fait pas partie du décret .Quelle aberration..
    Je voudrais faire valider ce projet par l'équipe enseignante. Auriez vous des pistes à me conseiller.
    Merci pour cet article ,vous confirmez la pertinence de ce projet.
    Très cordialement.
    Frédérique de Frémery
  • 28/11/2020 à 19:21
    LMATHIEU
    alerter
    Je pense que vous voulez parler d'une structure douleur chronique labelisée car elle vous permettra d'apprehender le rôle de l'IRD dans une telle structure et de prendre la mesure de la pluriprofessionnalite et de la pluridisciplinarite que les SDC s'attachent à faire vivre depuis leur creation
    Le fonctionnement des SDC permet de mettre le patient au centre d' dispositif biopsychosocial de prise en soins du patient

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