Octobre rose : une parenthèse pour les femmes touchée par le cancer | Espace Infirmier
 

08/10/2020

Octobre rose : une parenthèse pour les femmes touchées par le cancer

Inédit en Loire-Atlantique (44), un lieu d’accompagnement pour les femmes atteintes d'un cancer a ouvert ses portes le 14 septembre dernier, près de Nantes. Un espace soigné et accueillant, cofondé par une infirmière spécialisée en cancérologie, dont le dessein est d’adoucir la lutte contre la maladie.

Parquet au sol, canapés cosy, grande table en chêne, fenêtre d’atelier, çà et là quelques touches girly… Pousser la porte de Ma Parenthèse, c’est un peu comme pénétrer dans son salon, à ceci près qu’il est ouvert au public. « C’est exactement l’effet que nous avons voulu donner à ce lieu. Notre ambition était de proposer un endroit chaleureux, qui incite les femmes à se sentir comme à la maison », relate Solenn Leparoux, cofondatrice avec Stéphanie Bernard de ce nouvel espace, situé en plein cœur de Basse-Goulaine. Au-delà du confort, le projet des deux quadras, respectivement infirmière (IDE) en cancérologie et ex-déléguée hospitalière d’un laboratoire pharmaceutique, repose sur un constat : le manque crucial de structures permettant aux femmes touchées par le cancer d’accéder à la fois à des soins de support, à des temps de rencontres et à des informations adaptées. « Si ce type de soins existe déjà dans la plupart des centres de cancérologie, certaines femmes sont mal à l’aise à l’idée d’y retourner en dehors des traitements, déplore Stéphanie Bernard. Pour avoir eu un cancer du sein il y a cinq ans, je sais combien on a envie d’être cocoonée pendant cette période, et j’aurais adoré pouvoir trouver un endroit comme le nôtre. Une sorte de guichet unique, mais en plus sexy. »

Allier bien-être et santé

Pour concevoir leur cycle d’activités, les deux entrepreneuses se sont appuyées sur l’expertise d’une quinzaine de professionnels de santé (podologue-pédicure, infirmière-réflexologue, onco-sexologue, médecin-sophrologue, socio-esthéticienne). Au programme : des ateliers spécialisés autour du bien-être (manucure, onco-coiffure, réflexologie, sophrologie, Pilates, hypnose). Et en complément, le duo organise régulièrement des conférences ou des groupes de parole thématiques. « Il y a un vrai besoin de ce type d’offre car les occasions de pouvoir échanger, en dehors de l’hôpital, sont encore trop rares. Nombre de femmes se disent isolées, voire perdues face à leurs questions », souligne Solenn Leparoux. Des questions qui tournent principalement autour de l’infertilité, de la sexualité, mais aussi du retour à l’emploi, de la nutrition, des aides sociales disponibles. En pratique, les rendez-vous sont accessibles contre une adhésion annuelle à l’association de 25 €. Un prix volontairement bas pour permettre à toutes les bourses d’en bénéficier. « Nous voulons que même les femmes qui sont dans une situation de précarité puissent s’offrir des soins de support », poursuit l’IDE.

Apprivoiser son corps

Outre l’espace d’accueil, le rez-de-chaussée de cette ancienne crêperie rénovée compte aussi un coin boutique réservé à la vente de lingerie, prothèses mammaires et cosmétiques spécifiques. Là encore, le défi pour les deux amies était de proposer une gamme d’articles moins stigmatisante et résolument tendance. Le tout, remboursé par la Sécurité sociale. « Même atteintes d’un cancer, les femmes doivent pouvoir se sentir belles dans leur intimité, plaide Stéphanie Bernard. Certaines marques l’ont bien compris et proposent des modèles plus attrayants. Le hic, c’est que pour les acheter, il faut les commander sur Internet ou en pharmacie et magasin orthopédique, où l’essayage se fait souvent dans la remise. Pas évident, dans ces conditions, de se sentir féminine ! »

Depuis son ouverture, Ma Parenthèse a récolté une dizaine d’adhésions ; l’objectif, pour les fondatrices, étant d’atteindre entre 80 et 100 adhésions en une année. D’ici là, Solenn Leparoux et Stéphanie Bernard espèrent convaincre de nouveaux partenaires de rejoindre leur projet. Un défi de taille que ces dernières sont prêtes à relever « pour toutes ces femmes qui, comme celles qui ont déjà franchi la porte de l’association, sont reparties d’un pas plus léger qu’en arrivant ».

Eléonore de Vaumas

Sur le même thème, retrouvez l’article « Un cocon après le cancer », paru dans L’infirmière magazine n°408, daté d’octobre 2019.

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