Alcoologie : une première consultation IDE post urgences | Espace Infirmier
 

24/06/2020

Alcoologie : une première consultation IDE post urgences

Grâce à un nouveau protocole de coopération, les infirmières vont pouvoir renforcer leurs compétences en alcoologie et faire reconnaître leur expertise en la matière.

Paru au Journal officiel du 11 juin, l'arrêté (1) précise les objectifs de ce nouveau protocole de coopération intitulé « première consultation d'alcoologie par une infirmière, pour des patients adressés par un service des urgences » :
- améliorer le circuit du patient ayant un problème d'addiction à l'alcool ;
- réduire le délai de premier rendez-vous en addictologie alcoolique à deux mois à moins d'une semaine après la sortie des urgences (ce délai étant actuellement de deux à trois mois) ;
- permettre une prise en charge spécialisée offrant directement « l'accès aux soins addictologiques les plus appropriés en évitant une perte de chance ».

Le protocole de coopération peut être mis en œuvre au sein d’un service hospitalier ou d’une structure ambulatoire d'addictologie répondant à certains critères, notamment être en relais et en lien direct avec une structure de médecine des urgences, dont il assure l'aval.

Le texte précise également les critères d’inclusion des patients, entre autres, être majeur, diagnostiqué comme ayant un problème d’addiction à l’alcool, ne pas être hospitalisé et être orienté à l’issue de la consultation en service de médecine des urgences.

Nouvelles compétences

Concrètement, les délégants (médecins compétents en addictologie) délèguent à l’infirmière (la déléguée) dans le cadre du protocole de coopération une liste déterminée d’actes dérogatoires :
- repérage des patients nécessitant une hospitalisation pour sevrage rapide ou une prise en charge différée avec gradation de la réponse ; 

- interprétation des résultats des échelles cliniques Cushman, AUDIT, savoir coter les critères DSM 5 de trouble de l'usage d'alcool, prescription des examens (biologiques, ECG, éthylotest) selon un protocole défini ;
- interprétation des résultats des examens biologiques
 ;
- orientation vers le mode de prise en charge adapté selon les protocoles prédéfinis : hospitalisation, programme de sevrage ambulatoire, consultation dans le territoire de santé.

Afin de pouvoir exercer dans ce cadre, les infirmières doivent se prévaloir de trois ans minimum d’expérience professionnelle dans un service d’addictologie ou de structure de médecine d’urgence.

Formation

Une formation à la fois théorique (14 heures) et pratique (63 heures, soit 21 demi-journées) leur permettra d’acquérir les compétences nécessaires, entre autres être capable d'identifier le degré d'urgence de la prise en charge en addictologie à partir de l'interprétation des données cliniques et paracliniques et des résultats des tests, connaître et être capable de prescrire les examens de biologie nécessaires à la prise en charge et au suivi des patients ; 
être capable d'orienter vers le mode de prise en charge de l'addiction adéquat.

Enfin, « une activité minimum de 50 consultations annuelles par délégué est nécessaire au maintien des compétences ». À défaut, une nouvelle formation pratique devra être suivie. Le maintien des compétences du délégué est en outre assuré par une obligation de formation continue.

Hélène Trappo

1- Arrêté du 11 juin 2020 relatif à l’autorisation du protocole de coopération « Première consultation d’alcoologie par une infirmière, pour des patients adressés par un service des urgences »

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