Éco-infirmier, un métier d’avenir ? | Espace Infirmier
 

11/07/2016

Éco-infirmier, un métier d’avenir ?

Pesticides dans l’alimentation, ondes électromagnétiques, pollution de l’air ou de l’eau affectent la santé. Peu abordée au cours de la formation infirmière, la santé environnementale ouvre de nouveaux horizons à la profession.

« Il y a de nombreux polluants pour lesquels on ne connaît pas les effets à long terme, mais n'attendons pas d'être sûr pour commencer à agir ! La prévention primaire est essentielle en santé environnementale », lançait Philippe Perrin, « éco-infirmier » directeur de l’Institut de formation en santé environnementale (Infes), lors d'une conférence au Salon infirmier, fin mai. Comprendre les liens entre santé et environnement (au sens large), un sujet « dont les soignants doivent s’emparer », serine-t-il.

Le constat est en effet préoccupant en matière de santé publique : effondrement de la fertilité, augmentation des malformations, de l’asthme, des cancers… Un nombre grandissant de polluants peuplent notre environnement proche : dans l’alimentation, les cosmétiques, via les ondes électromagnétiques, dans l’eau… L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime le coût humain de la pollution de l’air (vaste sujet !) au niveau mondial à 7 millions de personnes en 2012, soit 12,5% des décès enregistrés cette année-là.

Revenir à l’essentiel

Le rôle de l’infirmier en santé environnementale est de l’ordre du conseil et de la prévention, dans l’optique d’un changement de comportement individuel mais aussi global, pour les générations futures. « C’est d’abord une posture personnelle de l’infirmier ou du soignant, dans son mode d’achat, une philosophie de vie », précise Philippe Perrin. Les plus fragiles face aux molécules toxiques qui nous accompagnent au quotidien sont les enfants et les femmes enceintes, mais il est de bon augure pour tout un chacun de trouver des alternatives, aux produits néfastes, entre autres. « Il y a la base : bien éplucher, manger bio pour éviter les pesticides. Bannir les perturbateurs endocriniens présents un peu partout : bisphénol, mercure, parabènes... Ou encore remplacer les produits ménagers par du vinaigre blanc et du bicarbonate de soude. » Des choses simples.

Infirmier en action

L’éco infirmier libéral peut quant à lui proposer un accompagnement. « Il faut d’abord installer une relation de confiance avec les patients. Je regarde d’abord où ils en sont, comment les accompagner. On ne peut pas chambouler leur quotidien », assure David Deransart, qui a suivi la formation de l’Infes. Au sein des hôpitaux, les IDE peuvent choisir de s’investir dans les commissions développement durable : parler des toxiques présents dans certains produits (savons, produits ménagers), de la santé des salariés… Certains produits utilisés quotidiennement par les soignants peuvent contenir des substances potentiellement pathogènes. « Les soignants doivent être informés pour relayer auprès des patients. C’est notre rôle », conclut Philippe Perrin.

La pionnière des soins infirmiers en parlait déjà…

Florence Nightingale, infirmière britannique exerçant à la fin du XIXe siècle, pionnière des soins infirmiers modernes, notait déjà : « Soigner, c’est mettre le patient dans la meilleure situation pour que la nature puisse agir, ce n’est pas simplement appliquer un traitement. Il est cinq points essentiels pour assurer l’hygiène d’une demeure : air pur, eau pure, égouts efficaces, propreté, lumière. » CQFD.

Laëtitia Di Stefano

Les dernières réactions

  • 23/03/2020 à 07:53
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