Une infirmière à cœur ouvert | Espace Infirmier
 
Lettre ouverte

09/06/2015

VIDÉO

Une infirmière à cœur ouvert

Clémentine Fensch, une IDE de 31 ans, a écrit une lettre ouverte à Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP. Face caméra, elle décrit ses conditions de travail difficiles et insiste sur la nécessité de préserver ses jours de repos. Un quotidien dans lequel de nombreux soignants se reconnaissent.

« Je vous invite, vous et vos conseillers, à venir non pas un jour mais une semaine, au moins, examiner notre quotidien hospitalier et sa charge de travail, son lot de violences, d'exigences, de souffrances, de fin de vie et de soins palliatifs. » Dans une lettre ouverte à Martin Hirsch, datée du 22 mai, Clémentine Fensch, 31 ans, IDE à l'hôpital Saint-Louis (AP-HP), n'hésite pas à se mettre à nu pour mieux dénoncer le projet du directeur général, qui prévoit de limiter à 7h30 le temps de travail quotidien du personnel soignant et à réduire à 15 le nombre de jours RTT.

« Nous ne sommes pas des fonctionnaires comme les autres »

Dans une vidéo visionnée près de 58.000 fois depuis sa mise en ligne, le 7 juin, sur le site du magazine Là bas si j'y suis, la jeune femme décrit les journées passées « debout à courir sans avoir le temps de manger, ni même d'uriner », la rigueur des actes techniques, la lourdeur des tâches administratives, les heures supplémentaires, le mal de dos... « Comment osez-vous penser une seule seconde à raccourcir notre temps de travail et à supprimer nos jours de congés, si précieux pour nous ressourcer ?, lance-t-elle. (…) Nous ne sommes pas des fonctionnaires comme les autres. Je n'effectue pas des journées de 7h30, mais des journées de 8heures, voire 9heures, tout cela pour soigner correctement. »

« Vous allez faire mourir nos compétences »

Diplômée depuis 5 ans, l'infirmière évoque son burn-out, provoquée par la mort d'une patiente de 60 ans, qui a fait « un arrêt cardiaque de stress » parce qu'elle était sortie de réanimation trop tôt pour laisser sa place à un autre. « Je me revois installer cette patiente dans un brancard, lui expliquer en deux mots qu'on la transférait dans un service plus léger, j'ai vu dans ses yeux son inquiétude et, faute de temps, je n'ai pas pu prendre ne serait-ce que deux minutes pour la rassurer. »

Invitant Martin Hirsch à chercher les économies du côté de l'industrie pharmaceutique, elle met le directeur général en garde : « Vous allez faire mourir nos compétences, puisqu'on sera contraint d'en faire toujours plus avec moins de temps et c'est le patient qui va en pâtir. »

Aveline Marques

Les dernières réactions

  • 06/05/2022 à 16:00
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