Interview de Marie-Claude Daydé et Claire Chauffour-Ader | Espace Infirmier

Espaceinfirmier.fr: Vous venez de publier la 3e édition de votre livre, c’est un vrai succès : comment l’expliquez-vous ?

Marie-Claude Daydé : La douleur reste un sujet d’actualité, à la fois parce que les personnes soignées ne sont pas toujours suffisamment soulagées, mais aussi parce que les traitements évoluent.

Claire Chauffour-Ader : En particulier dans les situations de douleurs chroniques, qui représentent un véritable défi thérapeutique et un enjeu socio-économique important.


Cet ouvrage a été écrit à quatre mains par une infirmière libérale et un médecin : quel est, selon votre expérience, l’idéal de la prise en charge interdisciplinaire?

M.-C. D. : La volonté et la motivation pour travailler ensemble et partager différents regards autour d’une même situation sont essentielles.

C. C.-A. : La collaboration infirmière/médecin permet de restituer la complexité du symptôme ou de la maladie douleur ; elle bénéficie aux patients et représente un vrai confort pour les soignants lorsqu'ils sont familiarisés avec ce type de fonctionnement !


Quel est le rôle propre infirmier dans l’évaluation de la douleur ?

M.-C. D. : Les observations cliniques permettant, avec l’aide d’outils, d’évaluer la douleur sont une priorité. Ce rôle autonome s’exerce aussi dans l’éducation à l’observance, la prévention et la surveillance des effets secondaires. Ces éléments étant tracés dans le dossier de soins. Des moyens non médicamenteux, comme le toucher à visée de bien-être, font également partie du rôle propre.


Vous évoquez les familles des patients douloureux : elles aussi ont besoin de compréhension et d’accompagnement…

M.-C. D. : Lorsqu’un patient souffre, généralement, c’est l’ensemble de son entourage qui est atteint ! Les proches se retrouvent parfois impuissants quant au soulagement du malade. Il est important de leur expliquer quel peut être leur rôle et comment utiliser les moyens (médicamenteux ou non) dont ils disposent.

C. C.-A. : Marie-Claude Daydé a évoqué l'impuissance ; à celle-ci s'ajoutent toutes les modifications de l'humeur, du sommeil, des activités, etc., du patient qui peuvent avoir un retentissement sur l'entourage, d'autant que la composante affective de la douleur est importante. Ne pas l'oublier est une façon de reconnaître la souffrance des proches qui peut à son tour avoir un impact sur le patient!

Propos recueillis par Emmanuelle Lionnet


Comprendre et soulager la douleur - 3e édition, Éd. Lamarre, Février 2016, 22,50 euros.


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