Soigner la communication des droits des malades - Objectif Soins & Management n° 246 du 01/05/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 246 du 01/05/2016

 

Actualités

Claire Pourprix  

Sondage Si les Français sont plutôt satisfaits de leur information en matière de parcours de santé et de droits, le Baromètre 2016 BVA pour le Collectif interassociatif sur la santé révèle des zones d’ombre.

« Bien souvent, les gens réclament des dispositifs… qui existent déjà ! Il est vraiment important de communiquer sur les outils existants pour les faire approprier par les malades. » Marc Morel, directeur du Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), relève-là un des enseignements du Baromètre 2016 BVA pour le Ciss. En effet, les Français méconnaissent de nombreux droits tels que celui de rédiger des “directives anticipées” pour sa fin de vie (ignoré par 27 % des sondés), le droit de désigner une personne de confiance (18 %), de refuser ou d’interrompre un traitement (22 %), ou encore d’engager un recours pour une indemnisation en cas de problème grave lié aux soins (30 %). « La diffusion de l’information est un vrai sujet, souligne Marc Morel. De nombreux mécanismes performants ont été mis en place mais ils sont encore trop méconnus des publics destinataires, dans tous les domaines. » La convention Areas (Accès au crédit et à l’assurance emprunteur), qui gagne en notoriété (64 %, + 5 points par rapport à 2015) et en perception d’efficacité des personnes concernées, pourrait ainsi être encore mieux répandue. « Nous informons le public par téléphone sur Santé Info Droits, mais ils n’ont pas toujours l’information de manière spontanée de la part de leur conseiller bancaire. »

Le Baromètre 2016 du Ciss a aussi sondé les Français sur un sujet d’actualité : le prix des médicaments innovants. 40 % s’interrogent ainsi sur la pérennité de l’accès de tous aux soins concernant les médicaments innovants et coûteux. Et 85 % estiment que les pouvoirs publics doivent imposer aux laboratoires pharmaceutiques des prix soutenables pour que la Sécurité sociale puisse maintenir un accès aux traitements innovants pour tous. « Ces données nous permettent d’avoir une idée de la perception qu’ont les Français de cette problématique du prix des médicaments innovants afin de construire notre plaidoyer », explique Marc Morel. Des chiffres issus du terrain qui constituent donc autant d’arguments pour engager une communication ciblée à l’attention des différents acteurs concernés pour “faire bouger les choses”.