Aux petits soins des prémas - Objectif Soins & Management n° 244 du 01/03/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 244 du 01/03/2016

 

Actualités

Claire Pourprix  

Prévention Au CHU de Bordeaux (Gironde), dans le service de réanimation néonatale, les machines ne sont plus les seules à émettre des notes. De nouvelles approches sensorielles sont déployées, pour une meilleure prise en charge des prématurés.

Depuis quelques temps, le chant a fait son apparition parmi les personnels soignants. Guidés par une musicologue, ils chantent pour accompagner les bébés, sans les sur-solliciter, dans la prévention et la protection de leur sensorialité.

Modifier l’environnement sonore

« C’est un moyen d’humaniser le service », explique le Dr Olivier Brissaud, responsable de l’unité de réanimation néonatale et pédiatrique du CHU de Bordeaux. Tout en veillant à ne pas faire trop de bruit : des oreilles lumineuses changent de couleur (vert, orange, rouge) pour indiquer le niveau de décibels. « Nous sommes habitués à travailler dans un environnement bruyant, précise le Dr Brissaud. Ces oreilles nous alertent sur le niveau supportable pour les bébés. »

Former les équipes

Autre initiative originale, les unités de néonatologie et de réanimation vont financer la formation de dix-huit personnes cette année à l’approche sensori-motrice d’André Bullinger, une méthode qui permet d’identifier chez l’enfant grand prématuré les compétences motrices, posturales et sensorielles dans une perspective cognitive, émotionnelle et relationnelle. « De la même façon que nous nous appuyons sur les ressources propres des parents pour soutenir au maximum la parentalité malgré l’hospitalisation de leur enfant, nous sommes convaincus qu’une meilleure connaissance des ressources des bébés peut les aider à se développer. »

Des prématurés bien entourés

Le CHU de Bordeaux accueille chaque année environ 550 prématurés (à partir de la 25e semaine d’aménorrhée et un poids de naissance supérieur à 500 g), dont 1 % de très grands prématurés. Ils quittent l’hôpital à la 28e semaine environ, lorsqu’ils atteignent 2,3 kg. Grâce aux progrès techniques et à une meilleure prise en charge en salle de naissances, les interventions sont moins invasives et le recours à la réanimation néonatale moins systématique. À la sortie de l’hôpital, les bébés sont suivis par un duo psychomotricien/pédiatre, au sein du CHU ou dans les établissements dans le cadre du Réseau Périnat d’Aquitaine.

Un effet sur la prise en charge ?

Si les chances de survie des extrêmes prématurés restent faibles (1 % en dessous de 24 semaines d’aménorrhée), elles sont en revanche de 99 % pour les prématurés de 32 à 34 semaines, dont 97 % n’auront aucune séquelle grave. « L’amélioration de la prise en charge néonatale et postnatale a permis une augmentation de la survie sans anomalie majeure », conclut le Dr Brissaud. En quinze ans, le taux de survie sans anomalie majeure des bébés de 25 à 30 semaines a progressé de 15 %.