Les Crioac en congrès à Lille

Les Centres de références des infections ostéo-articulaires complexes (Crioac) ont été mis en place en septembre 2008, à la suite d’une volonté ministérielle de mieux combattre les infections nosocomiales. Au nombre de neuf*, ces centres permettent la prise en charge des infections des os, des articulations et des prothèses articulaires d’un point de vue multidisciplinaire : ils disposent ainsi d’équipes formées de chirurgiens (orthopédiques et plastiques), bactériologistes, infectiologues, radiologues, anesthésistes, rééducateurs fonctionnels et rhumatologues pour permettre une prise en charge optimale des quelque 3 000 patients concernés par ces infections complexes.

Réunis à Lille (Nord) début septembre pour faire le point sur leur discipline, environ 300 spécialistes ont largement débattu de l’antibiothérapie et de son corolaire, l’antibio-résistance, pour « améliorer la qualité des soins », comme l’a rappelé la représentante de l’Agence régionale de santé Nord-Pas-de-Calais, Hélène Toussaint. Contestés lors du choix de les mettre en place, les Crioac ont atteint toute leur légitimité et sont désormais reconnus comme filière d’excellence dans la prise en charge des infections ostéo-articulaires, complexes ou non, à l’instar des centres anticancéreux, ont tenu à rappeler les P^rs Éric Senneville et Henri Migaud, organisateurs.

Perfectionnement

Aujourd’hui, les avancées sont telles dans la prise en charge qu’un diplôme inter-universitaire (DIU) national a même vu le jour pour que les professionnels de santé se perfectionnement davantage. En plus du congrès qui permet une mise à jour des connaissances les plus récentes tous les deux ans dans un des centres de référence, le Crioac a également annoncé la mise en place d’un système d’information pour les fiches RCP (réunion de concertation pluridisdisciplinaire) et la construction d’un conseil scientifique autour de la thématique. Labellisés en 2008 lors de leur création, une “relabellisation” est prévue : elle devrait avoir lieu courant 2016 pour des résultats effectifs en 2017. Celle-ci permet notamment aux neuf centres reconnus par le ministère de percevoir un financement dédié à la coordination du centre mais également de pouvoir appliquer un dispositif tarifaire adapté à la gravité et à la complexité des patients pris en charge pour une IOAC, même si l’aval et les soins de suite et de réadaptation n’entrent pas encore dans l’enveloppe dédiée.