L’AUTISME SORT DU CHAMP DE LA PSYCHANALYSE - Objectif Soins & Management n° 206 du 01/05/2012 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 206 du 01/05/2012

 

Revue de presse

Claire Pourprix  

« Non consensuelles », c’est ainsi que qualifie la Haute Autorité de santé les approches psychanalytiques de l’autisme. Après interpellation de parents d’autistes et mobilisation d’experts, la HAS a décrété que les principes freudiens n’ont pas « fait la preuve de leur efficacité » et que les psychiatres qui les appliquent dans le cas d’autistes « doivent se remettre en question ». Dans les années 1970, le psychanalyste Bruno Bettelheim attribuait aux mères abusives la responsabilité de l’autisme de leur enfant. Le chemin parcouru est long. « Nos enfants sont des handicapés, déclare Vincent Gerhards, président du collectif Autisme. Ils souffrent d’un trouble du développement neurologique. On les laisse végéter dans des hôpitaux psychiatriques, alors que des techniques de rééducation comportementales existent. » Ces méthodes, pratiquées aux États-Unis, sont préconisées aujourd’hui par la HAS, mais qualifiées de « dressage » par les psychanalystes. Le fait que des usagers se rebiffent contre la pratique psychanalytique est un tournant en France, où la discipline a dominé la psychiatrie, la psychologie, la prise en charge de la maladie mentale, mais aussi les champs intellectuels.

Le Nouvel Observateur, 19 avril 2012. 10-12, place de la Bourse, 78081 Paris cedex 02.