PIP : des zones d’ombre à éclaircir - Objectif Soins & Management n° 202 du 01/01/2012 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 202 du 01/01/2012

 

Actualités

Anne-Lise Favier  

JUSTICE → Si les plaintes contre la société Poly Implant Prothèse (PIP) se multiplient de la part des patientes porteuses de prothèses mammaires défectueuses, l’heure est désormais à la recherche des responsables.

Si le gérant de la société, Jean-Claude Mas, ne cache pas ses agissements dans cette histoire, ayant même jusqu’à avouer qu’il avait sciemment produit du gel non homologué, il reste certaines zones d’ombre du côté des agences sanitaires et certificateurs (des différents pays touchés par le scandale).

Des faits déjà versés au dossier

D’après une information révélée sur le Figaro, c’est une délation auprès des services de l’Afssaps qui a déclenché une inspection chez PIP en mars 2010. Et pourtant, avant cette dénonciation d’un salarié de la société PIP, certains faits avaient déjà été versés au dossier, comme ce chirurgien qui avait constaté une élévation du taux de rupture avec ces prothèses ou encore la FDA (l’autorité compétente aux États-Unis) qui ne les avait pas homologuées. Et si la supercherie a pu se dérouler sans inquiétude dans un premier temps, c’est que l’organisme certificateur censé homologuer le produit a lui-même été trompé par la société PIP. Les contrôles ont-ils ensuite été néanmoins suffisants à la suite des alertes ? Telle est la question.

Aujourd’hui, ce scandale trouve de nombreuses ramifications au niveau mondial, car PIP exportait ses produits au Vénézuela, au Brésil, en Argentine et dans de nombreux pays européens. En France, 30 000 femmes porteuses d’implants PIP ont été appelées par le gouvernement à se les faire retirer « à titre préventif ». Huit cas de cancers et deux décès ont été signalés, sans qu’un lien direct de cause à effet n’ait été établi.