Monter une recherche infirmière, un plus pour tous - Objectif Soins & Management n° 202 du 01/01/2012 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 202 du 01/01/2012

 

Actualités

Joëlle Maraschin  

MOBILISATION → Soucieuse de valoriser et de promouvoir la recherche en soins au sein de ses hôpitaux, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris a organisé début décembre à Paris une 1re journée de formation et d’échanges consacrée à la recherche infirmière et paramédicale.

Preuve étant de l’intérêt des infirmières pour la recherche, c’est dans un amphithéâtre comble de l’Institut de formation des cadres de santé de la Pitié-Salpêtrière que s’est tenue cette première journée organisée par la direction des soins et des activités paramédicales de l’AP. Une partie de la journée a été l’occasion de présenter aux soignants quelques outils pour formaliser leurs projets de recherche afin de mieux répondre à l’appel d’offres de la DGOS. « Monter un projet de recherche n’est pas simple, mais il faut le faire, parce que c’est un plus pour nos patients », a souligné Roselyne Vasseur, coordinatrice générale des soins. François Lemaire, président de la Délégation interrégionale à la recherche clinique, a identifié six types de recherche infirmière et paramédicale. Il a cité plusieurs exemples de projets portés par les équipes de soins de l’AP. Le premier champ est constitué par la recherche interventionnelle puisqu’il s’agit d’évaluer les conséquences d’une intervention en soins infirmiers : pose différente de cathéter, impact de l’hypnose pré-opératoire… La recherche portant sur les soins courants, comme l’étude de la qualité d’une consultation infirmière en médecine du voyage, constitue un second champ d’investigation. La recherche observationnelle est quant à elle illustrée par l’observation de la pénibilité psychique pour les familles des patients atteints de la maladie de Huntington. L’organisation des soins ou encore l’amélioration de la qualité des soins peuvent aussi être à la base de projets de recherche en soins : organisation de la sortie des patients, hygiène, étude de la mise en œuvre des recommandations des sociétés savantes… Enfin, un dernier champ est constitué par l’analyse de données rétrospectives, c’est-à-dire une recherche sans aucune intervention sur les personnes. Il s’agit par exemple de ressortir les dossiers des patients en fin de vie et d’analyser les examens prescrits dans les dernières 24 heures.

Les orientations du PHRIP 2012

Gilles Chatellier, responsable de l’unité de recherche clinique de l’hôpital européen Georges-Pompidou, a de son côté conseillé aux futurs candidats de lire avec attention les orientations de l’appel d’offres du PHRIP (Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale), publié début novembre par la DGOS. « Plus un projet est proche des priorités de la DGOS, plus il a des chances d’être retenu », a-t-il rappelé. Pour ce dernier PHRIP, la circulaire de la DGOS met notamment l’accent sur la qualité, la sécurité des soins et l’amélioration des pratiques professionnelles, le dépistage de la maltraitance ou encore l’impact des outils de régulation sur la performance des soins. Espérant susciter de nouvelles vocations, les organisateurs de la journée avaient laissé une large place aux présentations des projets de recherche paramédicale retenus par la DGOS en 2010 et 2011. L’appel à projets pour le PHRIP a été clôturé fin janvier. Les projets lauréats seront rendus publics dans le courant du moins de juin.