Plaies chroniques : abolir la nécrose - Objectif Soins & Management n° 200 du 01/11/2011 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 200 du 01/11/2011

 

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Laure de Montalembert  

SOINS → Entre craintes et idées reçues, les infirmières hésitent à déterger les plaies nécrotiques. Elles ont tort, la plupart du temps.

Face à une plaie chronique présentant des zones de nécrose, il faut déterger pour favoriser la cicatrisation. « Et cela, même si le résultat engendre un élargissement de la plaie », insiste Monique Malleret, IDE référente en plaies et cicatrisation au CHU de Clermont-Ferrand lors de sa conférence au dernier Salon infirmier.

La détersion, acte délicat

La détersion manuelle est cependant un acte qu’il convient d’aborder avec précaution. Concernant les risques d’hémorragie, d’abord, « il faut très bien connaître les traitements du patient », explique Monique Malleret. Et lorsqu’on agit sur les membres, il faut se préoccuper aussi de l’état circulatoire du patient. « Pas question de déterger une escarre au talon ou un ulcère de la jambe sur une personne atteinte d’artérite au dernier degré. Il faut d’abord que la circulation soit rétablie, sinon, on n’obtiendra aucun résultat et le risque infectieux sera augmenté », insiste-t-elle. En cas de doute, l’infirmière devra suggérer un bilan vasculaire avant d’intervenir.

Autre point essentiel : la gestion de la douleur. « On doit procéder par étapes sur plusieurs jours et respecter la mémoire de la douleur qu’exprime le patient, insiste l’oratrice. S’il se rend compte qu’on met en œuvre tous les moyens de la diminuer, il sera plus détendu et souffrira moins. » Quant à l’éternelle question de l’asepsie, la réponse apportée par la spécialiste est claire : « L’idéal est d’envoyer le patient prendre une douche avant le soin. Un savon simple est suffisant. »

Il existe également des moyens non manuels de déterger les plaies chroniques. Parmi celles-ci, “l’asticothérapie” permet d’obtenir des résultats spectaculaires, malgré les préventions des malades et des soignants. Dernier point à retenir : ce n’est qu’une fois la plaie tout à fait détergée qu’il sera temps d’appliquer un pansement favorisant le bourgeonnement.