Maltraitance du nourrisson - Objectif Soins & Management n° 199 du 01/10/2011 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 199 du 01/10/2011

 

Actualités

Françoise Vlaemÿnck  

TRAUMATISME → Autre conférence, lors de cette 14e journée des infirmières d’urgence organisée dans le cadre du congrès national de la Société française d’anesthésie et de réanimation : le rôle infirmier dans la prise en charge du nourrisson victime du syndrome du bébé secoué.

« On sait avec certitude qu’un hématome sous-dural chez un nourrisson est provoqué par un mécanisme extrêmement violent. Il convient d’ailleurs que les professionnels retiennent le terme de traumatisme non accidentel au lieu de celui du syndrome de bébé secoué », a indiqué le docteur Philippe Meyer de l’hôpital Necker (AP-HP).

Intentionnel dans 60 % des cas

Bien que les données soient rares, on estime que 200 nourrissons sont victimes de ce traumatisme crânien grave chaque année en France. De fait, aucune étude épidémiologique ne permet de mieux cerner ce phénomène. Aux États-Unis, cette maltraitance touche de 12 à 25 enfants sur 1 000 âgés de moins d’un an.

Le mécanisme traumatique est objectivité dans 82 % des cas, et s’avère être intentionnel, après enquête de police, dans près de 60 %. Dans près de 60 % des cas également, c’est la personne chargée de garder l’enfant qui est en cause.

Recueillir des informations

Dans tous les cas, outre son implication dans la prise en charge de l’enfant, le plus souvent admis en réanimation, « nous ne sommes pas des enquêteurs de police, nous devons donc être neutres et respecter le rôle parental, insiste Bruno Leroy, infirmier pédiatrique à Necker. Car, à ce stade de la prise en charge, l’équipe est encore en phase de diagnostic. En revanche, nous devons recueillir le plus d’informations possible sur l’environnement de l’enfant, sur son environnement social et sur la façon dont a pu se produire le traumatisme. Et nous devons également répondre à toutes leurs questions concernant la prise en charge de leur enfant ».