Sur un air du Cefiec - Objectif Soins & Management n° 197 du 01/06/2011 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 197 du 01/06/2011

 

Actualités

Orianne Hurstel  

RECHERCHE ET FORMATION → Les 66es journées nationales d’étude du Cefiec se sont tenues cette année à Paris, à l’Institut Pasteur. Un programme riche de réflexions autour de la modélisation de la recherche infirmière et du référentiel de formation des cadres de santé.

Ouvertes au son de l’accordéon et sur un air de guinguette par un comité d’organisation en canotier, les journées nationales du Cefiec ont porté cet état d’esprit ouvert d’échange serein et réactif pendant l’ensemble du colloque.

Formation en recherche infirmière

Formation initiale et/ou formation continue, part de la pratique par rapport à la théorie, telles étaient les questions-phares des échanges de cette première journée d’étude. Avec pour toile de fond la pertinence et l’apport de la recherche infirmière dans l’enseignement et dans la spécialisation, il est ressorti des débats la nécessité absolue pour le corps infirmier de se constituer comme tel et de construire un domaine d’enseignement autour de leur pratique. Afin de fonder leur pratique sur la recherche, il apparaît indispensable aujourd’hui de pousser les infirmières, étudiantes ou non, à reprendre l’habitude de lire, de se documenter et de diffuser leurs expériences. Le recul sur les techniques récentes de l’Evidence Based Nursing, présenté par Monique Formarier (Association de recherche en soins infirmiers, Arsi), met ainsi en avant l’apport de la rigueur scientifique de la preuve dans l’initiation à la recherche.

Quelle place pour le formateur ?

Ce nouveau dispositif appelle à une formation, initiale comme continue, plus intense, plus orientée également. Inscrit dans le dispositif universitaire LMD (licence-master-docorat), « le formateur sera-t-il alors un directeur de mémoire, un guidant, un accompagnant, un tuteur professionnel ? », interroge la sémillante Dominique Monguillon, conseillère pédagogique nationale à la DGOS (Direction générale de l’offre de soins). Quoi qu’il arrive, on ne peut demander à un formateur de proposer une initiation à la recherche ou une incitation à la posture réflexive, s’il ne peut lui-même s’exercer à la recherche ou s’affirmer comme praticien autonome, responsable et réflexif. L’avenir des partenariats entre les Ifsi et les universités est là déterminant, et ce sera également à la profession de fournir aux universitaires des feuilles de route en accord avec les exigences des métiers infirmiers.

L’exemple du Liban

Temps fort de ces deux jours, l’intervention de Claire Zablit, à la fois doyenne de la Faculté des sciences infirmières à l’université catholique Saint-Joseph de Beyrouth et présidente de l’Ordre national infirmier libanais, a donné un aperçu presque idéal d’une formation infirmière bien réfléchie. Elle s’appuie en effet autant sur des moyens et des outils en relation avec le terrain qu’elle se fonde sur l’initiation en trois ans au processus de recherche. Les formateurs eux-mêmes suivent d’ailleurs, en premier lieu, un cours d’iitiation à la recherche. Mais il est vrai qu’un formateur ne fait face qu’à 35élèves en moyenne à Beyrouth, contre plus d’une centaine en France…

Le référentiel de la formation des cadres de santé

Côté français, le groupe de réflexion sur le référentiel de formation des cadres de santé du Cefiec a présenté l’état d’avancement de ses travaux. Sa mission était à la fois de décrire le métier et de dégager des perspectives de formation. Cet état fait suite aux retraits de certaines propositions du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) “Yahiel-Mounier” de fin janvier qui avait suscité une levée de boucliers et la réponse de près de 500 directeurs et formateurs au ministre Xavier Bertrand.

À ce jour, le groupe a orienté sa classification en deux axes-métiers : le cadre de santé de gestion et le cadre de santé formateur. À terme, il s’agit de construire un dispositif de formation spécifique aux cadres de santé en cohérence avec la formation initiale : un diplôme unique mais avec ces deux options management ou pédagogie, plutôt bien accueilli dans les rangs de l’assemblée présente.

Les journées se sont achevées par une remise de prix Cefiec et partenaires (dont votre revue) à des travaux de recherche, et des prix de la MNH à des projets étudiants tous plus inventifs autour du thème imposé “valoriser le travail des soignants” : futur(e)s infirmiers(ières) ou encore manipulateurs radio, ils ont fait souffler un vent de motivation et d’espoir tout juvénile sur l’avenir de leurs professions.

brèves

À savoir…

RECOMMANDATIONS CAS

NOUVELLES TECHNOLOGIES ET GRATUITE POUR LES MINEURES

Devant la persistance d’un nombre élevé d’IVG chez les moins de 25ans (50 %) et notamment chez les adolescentes, le Centre d’analyse stratégique (CAS) recommande la mise en place d’une plateforme d’information unique sur la sexualité via Internet et smartphone. Un dispositif indissociable du dialogue avec les pharmaciens qui, lors de la délivrance d’une contraception d’urgence, pourraient remettre un guide présentant tous les moyens contraceptifs. Enfin, le CAS préconise la confidentialité et la gratuité de la délivrance de la contraception, via un tiers-payant non notifié aux parents, ainsi que l’information des jeunes hommes pour assurer une “double protection”.

DON D’ORGANES

UNE CAMPAGNE ET UN AVIS

Alors qu’est lancée la campagne télévisée “Don d’organes, pour sauver des vies, il faut l’avoir dit”, sensibilisant le grand public à cette cause, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) vient de remettre son avis n° 115 sur le prélèvement et le don d’organes à fins de transplantation. Il s’attache justement à la question du consentement et de la façon dont notre société conçoit le prélèvement post-mortem. Il met en garde par ailleurs quant à une nécessaire amélioration de l’organisation du prélèvement d’une part, de la transplantation d’autre part, deux gestes indissociables, mais qui doivent être abordés séparément.

Site Internet : www.dondorganes.fr