Bien vieillir, c’est vieillir en bonne santé - Objectif Soins & Management n° 195 du 01/04/2011 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 195 du 01/04/2011

 

Actualités

Orianne Hurstel  

ENQUÊTE → C’est la grande tendance qui ressort de l’étude menée par le groupe Prévoir en collaboration avec l’Ifop publié début mars*. Plongée dans le regard que portent les Français sur leur propre vieillissement.

Si tous, âges et situations sociales confondus, s’accordent sur la nécessité de vieillir en bonne santé, nous n’avons pas pour autant la même perception des possibilités de vieillir dans de bonnes conditions. La projection dans le grand âge est bien plus pessimiste, que l’on ait moins de 25 ans ou plus de 65. Pour les premiers, on est vieux dès 61 ans, alors que les plus de 65ans se donnent jusqu’à 77 ans pour se sentir concernés. Un écart qui place l’âge moyen de la vieillesse à 69 ans. Une limite qui paraît aux Français les plus jeunes assez lointaine puisqu’ils n’estiment devoir se préoccuper de se donner les moyens de bien vieillir qu’à partir de 49 ans, soit vingt ans avant.

Inégaux devant la vieillesse

Pour 70 % d’entre eux, vieillir, c’est vieillir en bonne santé certes, mais 14 % sont plus réalistes et précisent que c’est vieillir actif, sans soucis financiers (8 %), et entourés (8 %).

Or, à ce niveau, les Français sont loin d’être sur un pied d’égalité et le savent. Ouvriers et personnes modestes se voient entrer dans la vieillesse à 65-66 ans et jugent leur mode de vie actuel peu propice au bien vieillir. Sentiment qu’ils partagent – et c’est une tendance plus sombre – avec les jeunes actifs de 25 à 34 ans.

En revanche, les catégories les plus aisées sont conscientes d’avoir les moyens de vieillir plus paisiblement et de ne gagner en âge que vers 70-72 ans.

Trois leviers essentiels

Car, outre une alimentation saine pour 58 % d’entre eux (elle-même conditionnée par l’accès à des produits de bonne qualité), le second pilier du “bien vieillir” consiste définitivement en un environnement social et culturel riche pour près de 48 %. Mais cela n’est rien sans un bon entretien physique (mens sana in corpore sano…): 47 % insistent également sur la nécessité de pratiquer une activité physique régulière (sport et exercice quotidien).

Enfin, pour ceux qui peuvent se le permettre : voyager, fréquenter des personnes plus jeunes, s’épanouir dans une relation amoureuse et même… travailler (12 %)!

Vieillir “nature”

Petite note d’optimisme très française : rares sont ceux qui envisagent d’avoir recours à la chirurgie esthétique ou même à des artifices plus simples (crème teintée, couleur des cheveux) pour mieux aborder la vieillesse.

Pour 89 % des personnes interrogées, vieillir peut et doit être “au naturel” : s’imaginent-ils à l’image des célébrités qu’ils portent au palmarès du “bien vieillir” comme Line Renaud, Simone Veil ou Claudia Cardinale pour les femmes, Clint Eastwood, Sean Connery ou encore Charles Aznavour chez les hommes ? Nul ne peut le confirmer, mais la ride d’expression et le cheveu blanc ont la cote !

* Échantillon de 1007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Du 1er au 3 février 2011.