Le retard français dans la recherche infirmière - Objectif Soins & Management n° 191 du 01/12/2010 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 191 du 01/12/2010

 

Actualités

PHRIP → Malgré des signes plutôt encourageants, les chercheurs en sciences infirmières doivent encore surmonter des obstacles.

Cette année, le programme hospitalier de recherche infirmière (PHRI) se mue en Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP). Combien de dossiers seront-ils déposés au ministère d’ici au 15 décembre ? Dans le cadre du PHRI, initié en 2009, 15 des 84 projets ont décroché un financement pour la période 2010-2013. L’objectif ? Produire des connaissances pour améliorer les pratiques.

L’une des distinctions entre PHRI et PHRIP concerne le choix du thème de recherche. Contrairement au PHRI, la liberté est totale dans le PHRIP. Mais la lettre H compte toujours double : le projet ne peut être totalement extérieur au monde hospitalier. Les recherches en libéral ou territorial en sont donc exclues.

« Zones d’incertitude »

Le lancement du PHRI n’est pas l’unique signe encourageant pour la recherche en soins infirmiers. Le 4 novembre, lors du Salon infirmier, le cadre de santé Christophe Debout a aussi cité l’augmentation du nombre de bourses doctorales attribuées à des IDE et l’insertion, dans le programme de formation initiale de 2009, d’Unités d’enseignement en sciences et techniques infirmières.

Mais le professeur de l’École des hautes études en santé publique décrit aussi des « zones d’incertitude » et des difficultés. Par exemple, obtenir le financement d’un doctorat n’est pas évident, et sa durée maximale est, de plus en plus, limitée à trois ans, empêchant d’exercer parallèlement une activité professionnelle. À l’issue de cette formation doctorale, rien n’est prévu, pour l’instant, quant au statut des infirmières chercheuses, en particulier dans la Fonction publique hospitalière.

« Les sciences infirmières ne sont pas encore reconnues comme discipline académique, conclut Christophe Debout. La France a pris un peu de retard », notamment par rapport aux États-Unis.