Marseille : aspergillose en réanimation - Objectif Soins & Management n° 190 du 01/11/2010 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 190 du 01/11/2010

 

Actualités

Anne-Lise Favier  

INFECTION → Depuis mars 2010, le secteur de réanimation “adultes” de l’hôpital Nord de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (AP-HM) est touché par plusieurs cas d’aspergillose, dont quatre mortels.

Deux vagues d’infection ont déjà frappé le service : une première, apparue en mars, a concerné quatre patients, la seconde, qui a sévi pendant la période estivale, a également touché quatre autres patients. Parmi ces huit cas, « cinq sont des cas avérés, les trois autres étant possibles », estime l’hôpital dans un communiqué. Quatre patients sont décédés, l’aspergillose ayant sans doute aggravé leur état initial, explique-t-on à l’hôpital.

Rappelons que l’aspergillose est due à la présence d’un champignon filamenteux relativement inoffensif pour la majorité de la population mais qui se révèle fatal lorsqu’il se trouve dans l’organisme de patients affaiblis : c’est pourquoi sa présence à l’hôpital – et plus encore en réanimation – est fortement préoccupante.

Alertée depuis mars de la présence de ce micro-organisme au sein des murs de la réanimation, l’AP-HM a mis immédiatement en place les mesures de mise en sécurité des patients ; les installations ont été vérifiées, des travaux d’amélioration entrepris et des équipements de traitement de l’air ajoutés au dispositif déjà existant.

Afin de maintenir une surveillance optimale de cette contamination, des prélèvements de surface sont effectués chaque semaine par le Comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) et de manière bi-hebdomadaire chez les patients en réanimation. L’hôpital a également demandé l’expertise extérieure d’hygiénistes afin de déterminer les raisons de cette contamination, qui sont probablement plurielles. Enfin, une expertise judiciaire a été mandatée sur le volet conception et construction du service de réanimation. Les premières réponses sur cette contamination seront vraisemblablement connus d’ici fin novembre.