Dominique Le Boeuf se défend de «menacer» les non-inscrits - Objectif Soins & Management n° 183 du 01/02/2010 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 183 du 01/02/2010

 

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ORDRE INFIRMIER→ La présidente de l'instance estime que les courriers envoyés récemment correspondent à une procédure habituelle de relance.

À l'issue des manifestations du mardi 26 janvier 2010 qui ont rassemblé environ 1 000 professionnels paramédicaux, majoritairement infirmiers, à Paris devant le ministère de la Santé, les syndicats opposés à l'Ordre dénonçaient « les processus d'intimidation et les menaces » visant à « obliger les professionnels à s'inscrire au tableau ». Ils faisaient notamment référence à des courriers adressés à la mi-janvier aux infirmiers et aux directeurs d'établissements ainsi qu'à une lettre d'information dans lesquels l'Ordre évoque des possibilités de majoration de la cotisation en cas de retard et de dépôt de plainte auprès du procureur de la République.

Interrogée à ce sujet lors d'un entretien accordé jeudi à l'Agence de presse médicale (APM), Dominique Le Boeuf a jugé normal de rappeler le cadre légal et notamment le fait que les infirmières non inscrites exercent illégalement la profession. Et d'ajouter que certaines infirmières déjà inscrites lui ont « demandé de faire respecter la loi ». Elle trouve aussi justifié de demander une majoration de 25 euros de la cotisation, étant donné les frais engendrés par la procédure de relance.

Nouvel appel à cotisation le 1er mai

Interrogée sur le nombre d'inscrits au tableau, Dominique Le Boeuf a indiqué qu'elle ne pouvait pas encore donner de chiffre. Elle a toutefois précisé qu'il restait « environ 12 000 dossiers non conformes en attente ». Il s'agit par exemple de dossiers incomplets où l'infirmier a oublié de joindre une photocopie de sa carte d'identité. Elle a également confirmé qu'elle lancerait bien l'appel pour la seconde cotisation le 1er mai, comme prévu. Les infirmières qui n'auraient pas encore acquitté leur cotisation la première année « devront donc régler une double cotisation » à partir de mai par souci d'équité avec celles qui ont payé la première cotisation.

Elle indique par ailleurs que l'Ordre travaille sur de nombreux autres sujets que celui de l'inscription des infirmiers. Elle regrette toutefois de ne pas avoir encore assez de moyens ni de temps pour pouvoir communiquer sur ces dossiers. Elle estime que les choses se feront d'abord « grâce au réseau » et « au bouche-à-oreille ».

Synthèse sur la psychiatrie 

L'élue ordinale rappelle le rôle de soutien, d'accompagnement et d'expertise que peut jouer l'Ordre. L'instance va notamment avoir à travailler sur le rôle des infirmières dans le cadre de la réforme sur la santé au travail. Son expertise est de plus en plus sollicitée par le ministère sur différents sujets, se félicite-t-elle. Une synthèse du rôle, de la place et de la formation des infirmiers en psychiatrie doit être présentée d'ici un mois. L'Ordre prévoit en outre d'adresser trois à quatre fois par an un bulletin d'information aux infirmiers. Le premier sera adressé en février-mars aux infirmiers inscrits.

MOBILISATION

Manifestations

Le 26 janvier, plusieurs organisations syndicales représentant notamment les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes ont appelé à des manifestations qui ont rassemblé environ 3000 personnes (selon l'Agence France Presse) dans neuf villes de France pour demander l'abrogation des ordres professionnels. Une délégation a été reçue par la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos) et par trois groupes (communistes, socialistes et UMP) à l'Assemblée nationale. Selon les organisations, le ministère « a renvoyé les professionnels à la loi ». Les groupes socialiste et communiste ont pour leur part rappelé qu'ils étaient opposés à la création de l'Ordre infirmier. Les syndicats doivent se réunir dans les jours qui viennent pour décider des suites de la mobilisation.