AIDANTS ET AIDÉS, TOUS REPOSÉS - L'Infirmière Magazine n° 398 du 01/11/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 398 du 01/11/2018

 

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ISABEL SOUBELET  

Une première maison de répit a ouvert le 1er octobre, à Tassin-la-Demi-Lune (69). Le but ? Accueillir, dans un même lieu, les personnes malades ou handicapées et leurs aidants.

Se reposer et déléguer, retrouver des relations avec un proche sans la lourdeur des soins, accepter de prendre du temps pour soi… La toute nouvelle maison de répit de la métropole de Lyon a des objectifs ambitieux. Nichée dans un parc boisé d’un hectare à Tassin-la-Demi-Lune, à l’ouest de Lyon, elle prend en soin, sous le même toit, les enfants et adultes de moins de 60 ans, accompagnés de leurs aidants. Un lieu au concept novateur, créé par la fondation France répit et géré en partenariat avec la fondation Œuvre villages d’enfants (OVE).

Soutenir les aidants

« C’est un projet pensé de longue date dans lequel nous avons essayé d’imaginer toutes les situations possibles, souligne Clémence Bouffay, directrice adjointe du site. Il est centré sur les aidants, dont on sait que la situation est préoccupante, notamment parce qu’ils ont une espérance de vie moindre. C’est une vraie question de santé publique. » La maison de répit se veut donc une alternative au domicile, quand celui-ci ne tient plus du fait de l’épuisement des aidants. Ces derniers sont repérés grâce au travail réalisé en amont par l’équipe mobile de répit (deux médecins à mi-temps, une IDE cadre de santé, deux psychologues, une assistante sociale à mi-temps, une assistante de direction) dans le cadre d’une démarche globale d’accompagnement.

Trente jours de repos par an

La maison de répit dispose de cinq chambres médicalisées pour les enfants malades, dix pour les adultes, cinq pour les aidants et d’un studio famille pour quatre personnes. « Dans chaque chambre médicalisée, notamment pour les personnes très fragiles, un aidant a la possibilité de dormir. On a constaté que plus la personne est fragile, plus il est difficile à l’aidant de lâcher prise et de faire confiance aux soignants », témoigne Clémence Bouffay.

Les personnes accueillies doivent être domiciliées dans la métropole de Lyon. Si les aidants peuvent venir à la journée, les aidés doivent dormir au minimum une nuit. Les personnes peuvent bénéficier de trente jours de répit par an, continus ou fractionnés, selon leurs souhaits.

Les frais de fonctionnement de la maison de répit relèvent d’un agrément conclu avec l’agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, et un reste à charge de 20 € par jour est demandé aux familles pour la participation aux frais d’hébergement et de restauration, pris en charge par certaines mutuelles. À ce jour, vingt-trois professionnels travaillent sur le site pour accompagner au mieux malades et aidants : huit infirmières, autant d’aides-soignantes, quatre AMP (1), deux maîtresses de maison (pour les repas, le linge et l’accueil) et une personne pour l’entretien. La maison est ouverte toute l’année, sept jours sur sept, et la nuit est assurée par un binôme IDE/AS. « Nous avons voulu que la médicalisation ne soit pas un frein à l’accueil des personnes, il y a donc une présence paramédicale la nuit et une astreinte téléphonique médicale », précise Clémence Bouffay. Cette équipe est accompagnée par de nombreux bénévoles (près d’une centaine), réunis dans l’association Jacques-Cœur. Ils interviennent en complémentarité du travail des professionnels.

1- Aides médico-psychologiques.