À L’AFFÛT DE LA PETITE BÊTE - L'Infirmière Magazine n° 397 du 01/10/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 397 du 01/10/2018

 

Signalement tiques

SUR LE TERRAIN

ON A ESSAYÉ

Développée dans le cadre d’un projet de sciences "participatives", cette application contribue à mieux lutter contre les tiques et leurs nuisances.

LE PRODUIT

Grosses comme une tête d’épingle, les tiques sont susceptibles de transmettre lors d’une morsure des bactéries ou des parasites à l’origine, entre autres, de la maladie de Lyme. Or, avec 84 cas pour 100 000 habitants, les cas de morsure sont en progression. Lancée en juillet 2017, en partenariat avec le ministère de la Santé, et conçue avec des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), l’application Signalement tiques vise à renforcer la prévention sur les piqûres de tiques, informer sur leurs conséquences ainsi qu’à enrichir les connaissances sur ces acariens et les maladies qu’ils véhiculent. D’où l’idée d’associer les citoyens aux travaux des chercheurs en leur permettant de signaler, via l’application, les morsures dont ils ont été victimes. Par cet échange de bons procédés, les utilisateurs bénéficient d’un contenu utile pour affronter les vilaines bêtes.

L’AVIS DU PROFESSIONNEL

• Vanessa Descout, IDE de santé au travail, Châteauroux (36)

Simple d’utilisation, cette appli donne accès à des conseils de prévention pour éviter les éventuelles piqûres et, surtout, à la conduite à tenir quand elles surviennent. Dommage que le visuel soit assez réduit : il comporte quelques photos, des liens vers deux vidéos (dont l’une sur l’utilisation d’un tire-tique est muette). L’ensemble manque de démonstrations et de schémas. Une bonne idée : le suivi en cas de morsure grâce à un mini-formulaire. Les personnes piquées ou propriétaires d’animaux le renseignent (date, lieu géographique de piqûre, environnement, etc.), joignent une photo de la bestiole après l’avoir retirée, puis l’envoient par la poste. Elles reçoivent par la suite des notifications et un suivi afin qu’elles ne développent pas de maladie de Lyme, entre autres. De plus, les données collectées alimentent une cartographie des tiques et agents pathogènes. On apprend ainsi que 30% des piqûres ont été signalées dans les jardins autour des habitations, prouvant que le risque n’est pas seulement présent lors des balades en nature, et que l’hiver n’est pas exempt de morsures. Une application à avoir afin d’être paré lors de promenades printanières ou automnales, et à conseiller aux travailleurs exposés (sylviculteurs, jardiniers, agriculteurs…).

FICHE TECHNIQUE

→ Application et site web développés en collaboration avec l’équipe e-phytia du centre Inra Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux).

→ Téléchargement gratuit sous Androïd et iOS.

→ Utilisable à partir d’un ordinateur.

Les +

- Application gratuite.

- La démarche qui se veut participative : contribution à la recherche et à la connaissance sur les tiques.

- Les notifications et rappels de suivi en cas de piqûre.

- Le contenu est réalisé par des scientifiques.

- Les fiches sur la biologie des tiques les plus fréquentes sont claires et attractives.

- La mise à jour régulière de la cartographie.

Les -

- La partie signalement peut paraître contraignante (même si c’est assez rapide) avec la nécessité de s’inscrire, l’envoi de photos et le remplissage du formulaire.

- La navigation pas assez intuitive.