LES ESI AUX MANETTES - L'Infirmière Magazine n° 396 du 01/09/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 396 du 01/09/2018

 

PRÉVENTION

ACTUALITÉS

ÉTABLISSEMENTS

Laure Martin  

Le CH de Gonesse (95) a expérimenté, pendant un mois, un espace Prévention animé par des étudiants en soins infirmiers. Objectifs : optimiser le temps d’attente et informer les usagers.

Dans le hall du centre hospitalier de Gonesse (Vald’Oise), quatre étudiants en soins infirmiers (ESI) de 2e et 3e années ont répondu, chaque semaine durant un mois, aux questions des usagers en matière de prévention. Délimité par des panneaux et des jardinières, cet espace Prévention est né d’une réflexion – portée par le think tank du Cercle sens et santé, le club Acteurs de la prévention et les représentants de la Fédération hospitalière de France (FHF) Île-de-France – sur la mise en œuvre d’actions de prévention dans les établissements hospitaliers et l’optimisation des temps d’attente.

Si, à l’origine, l’objectif était de faire appel au service civique pour animer le dispositif, la mobilisation des ESI a finalement été retenue. « Ce projet rencontre les préoccupations du cursus des étudiants, qui consiste à les former à la prévention, à la pluriprofessionnalité et au réseau parcours-patient », relève Catherine Aubouin, cadre supérieure de santé à la coordination pédagogique de l’Ifsi, rattaché au CH de Gonesse et à l’université Paris-Diderot.

Accueillir et informer

« Je me suis portée volontaire car je voulais faire le lien entre théorie et pratique, et être concrètement actrice de la prévention pour aider les usagers », témoigne Souad Marin, ESI de 2e année. À l’aide de supports numériques (tablettes, vidéos, serious game) et d’outils plus classiques (flyers, support Powerpoint), les étudiants ont informé les usagers, venus à leur contact ou démarchés par leurs soins, sur des thèmes liés aux grandes orientations nationales en matière de prévention : diabète, alimentation, activité physique, maladies sexuellement transmissibles (MST) ou addictions. Jusqu’à 80 personnes les ont rencontrés chaque jour, entre 9 h et 17 h.

« Les ESI n’ont, en aucun cas, eu vocation à transmettre des informations à caractère médical, rapporte Catherine Vauconsant, directrice du CH de Gonesse. Ils ont simplement endossé un rôle de médiateurs, d’ambassadeurs de la prévention, en étant dans une logique d’accueil, d’information et d’explicitation des questions de prévention. » Ce que confirme Souad Marin : « Des personnes sont venues se confier, aborder des sujets difficiles, et j’ai pu leur apporter des réponses. Les gens sont en demande d’un tel service et d’informations concrètes. » Et, si besoin, les ESI ont réorienté les usagers vers les professionnels dédiés, au sein du CH mais aussi vers des professionnels libéraux ou des associations locales. « J’ai reçu une dame assez paniquée, raconte Velianise Desfourneaux, ESI de 2e année. Elle voulait savoir si, au sein du CH, elle pouvait se faire dépister contre les MST. Je l’ai accompagnée dans le service dédié et, à sa sortie, elle m’a remerciée. Le lendemain, elle est revenue avec une autre personne. » Cette présence auprès de l’usager a nécessité une formation. Avant de se lancer, les étudiants ont été formés par des partenaires privés du Cercle sens et santé, les cadres des Ifsi et un médecin en santé publique du CH. « Ils ont aussi été supervisés quotidiennement par des médecins, des cadres de santé, des cadres administratifs du service social, des soignants et le cadre de l’Ifsi pour la partie pédagogie et évaluation », précise Catherine Vauconsant. La prochaine session de l’espace Prévention devrait débuter en septembre, avec l’objectif de le pérenniser.

DÉVELOPPEMENT

L’initiative reconduite en septembre

Isabelle Persec, directrice adjointe, pôle Affaires générales, qualité et droits des patients, au CHI de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), veut reconduire et enrichir ces espaces Prévention dans différents services. « En septembre, nous proposerons aux patients une information et des activités de prévention dans plusieurs espaces situés dans les lieux de consultation où les temps d’attente sont les plus longs : en pédiatrie, en consultation générale, aux urgences gynécologiques, en diabétologie et en ophtalmologie. Des films sur des thématiques de santé publique seront diffusés. Nous proposerons aussi de la documentation. L’après-midi, des ESI, tutorés, interviendront pour mener des projets de prévention auprès des patients dans le domaine de la nutrition, du sport-santé et des addictions aux écrans, dans le cadre de projets pédagogiques que nous sommes en train d’élaborer avec la directrice de l’Ifsi. »