APTES FACE AU HANDICAP - L'Infirmière Magazine n° 393 du 01/05/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 393 du 01/05/2018

 

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Hélène Colau  

Pour la rentrée 2018, l’Ifsi Croix-Rouge de Douai veut mettre la prise en charge du handicap au centre de sa formation initiale.

Lors des stages de nos étudiantes, nous avions souvent des retours indiquant qu’elles n’étaient pas à l’aise avec les patients handicapés, se souvient Christophe Honnorat, cadre de santé formateur à l’Ifsi Croix-Rouge de Douai (Nord). Ce qui revenait, c’était des difficultés de communication avec des enfants handicapés mentaux, notamment autistes. »

Pourquoi ce blocage, se demande alors l’équipe de formateurs. Il est vrai que dans le cursus classique, une quinzaine d’heures seulement – toutes en première année – sont consacrées à la prise en charge du handicap. Et encore, celle-ci est évoquée de façon très généraliste, sans lien avec des aspects plus spécifiques du métier, comme le relationnel. « Après discussion avec nos partenaires du monde du handicap, on a voulu s’assurer que nos futures diplômées bénéficieraient d’un “plus” sur la prise en charge du handicap physique et mental, explique Cécile Lanciaux, directrice de l’Ifsi. Cela nous semble utile même pour celles qui ne travailleront pas dans des structures spécialisées. »

C’est ainsi qu’est née l’idée du Passeport handicap, sorte de journal de bord répertoriant les compétences nécessaires à la prise en charge des personnes handicapées, acquises durant le parcours de professionnalisation. Avec, au terme de leurs trois années d’études, la remise d’une attestation aux étudiantes. Un bonus pour leur employabilité, dans une région riche en structures liées au handicap, estiment les formateurs.

Une formation transversale

Le programme de formation, en cours d’élaboration depuis mai 2017, vise à donner une vision d’ensemble de la prise en charge du handicap. « Pour le construire, nous sommes partis d’un cas clinique, à savoir l’accueil aux urgences d’un patient hémiplégique à la suite d’un AVC et qui se serait cassé une jambe, détaille Christophe Honnorat. Nous avons étudié tout le référentiel de formation et cherché dans quels cours il était possible d’ajouter un focus sur le handicap. » La communication, en particulier, doit être adaptée, que le patient soit autiste ou déficient auditif. « La difficulté est alors de ne pas se focaliser sur un type de handicap mais bien de concevoir une formation transversale », souligne Cécile Lanciaux. De nouveaux modules sont testés dès cette année, comme l’Atelier des cinq sens, qui vise à sensibiliser les étudiantes à la perte de la vue ou de l’ouïe.

Si tout va bien, le Passeport handicap devrait être pleinement mis en place dès la rentrée 2018. En plus des cours théoriques, les formateurs espèrent dans un second temps développer des mises en pratique sur le terrain, lors des stages. Un travail de longue haleine. « Nous n’avons aucun budget spécifique, même si nous espérons des subventions, souligne Cécile Lanciaux. Toutefois, je prévois des actions de formation continue sur le handicap pour nos formateurs engagés dans le projet. »