INFIRMIER AU CENTRE DE MÉDECINE DES VOYAGES ET VACCINATIONS INTERNATIONALES DE L’IHU (INSTITUT HOSPITALO-UNIVERSITAIRE) MÉDITERRANÉE INFECTION, À L’HÔPITAL DE LA TIMONE (AP-HM), À MARSEILLE - L'Infirmière Magazine n° 390 du 01/02/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 390 du 01/02/2018

 

RENCONTRE AVEC MAURIN GOSSA

CARRIÈRE

PARCOURS

Malika Surbled  

Maurin Gossa, la petite quarantaine, a choisi la profession sur le tard. C’était il y a dix ans. Auparavant, il était formateur puis conseiller pour l’ANPE (actuel Pôle emploi). Alors en quête de sens, il avait compris que son truc, c’était la relation d’aide. Il était donc logique, pour lui, d’aller plus loin. « C’était devenu comme une évidence et je ne regrette pas d’avoir débuté à 30 ans. Je ne me serais pas senti à l’aise pour suivre des études en Ifsi juste après le bac. Il faut une certaine maturité, tout de même, pour exercer le métier d’infirmier », assure-t-il.

→ Des patients pluriels. Son diplôme en poche, il exerce d’abord dans le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Nord de Marseille. Il y avait effectué un stage durant ses études et avait apprécié l’activité du service. « J’appréciais le côté maladies chroniques et l’accompagnement que cela implique. Dans ce genre d’unité, les profils des patients sont pluriels. D’une personne âgée qui a une prothèse de hanche infectée à un adulte porteur du VIH, en passant par une personne sans domicile, il y a des prises en charge pour tous les profils. Humainement, c’est très riche », explique-t-il.

Puis, un peu par hasard, il y a cinq ans, « parce que le pôle des maladies infectieuses se restructurait et que l’on me l’a proposé », Maurin Gossa s’oriente progressivement vers l’accompagnement des personnes atteintes de VIH puis vers le conseil aux voyageurs. « J’ai saisi l’opportunité. Je connaissais le voyage, car j’avais moi-même un peu voyagé, mais j’étais loin d’imaginer qu’il y avait tant à dire et à faire autour de cette thématique en santé. Si j’avais connu ce type d’offre avant, je m’y serais rendu en tant que patient pour préparer mes propres voyages », souligne-t-il en riant.

→ À l’initiative d’un protocole de coopération. À présent, l’infirmier exerce à plein temps au sein du centre de médecine des voyages de l’IHU (Institut hospitalo-universitaire) Méditerranée infection de Marseille. Il y a quelques mois, il a eu l’idée d’un protocole de coopération, et, épaulé par deux infirmiers, un cadre de santé et son chef de service, il a mené ce projet à bien. « Nous avons fait les démarches en calquant le projet sur le protocole de coopération qui existait à l’hôpital d’Avicenne, en région parisienne. La direction des soins a validé et nous a accompagnés pour le réaliser », explique-t-il. Depuis, Maurin Gossa est autonome dans ses consultations. « C’est agréable, lance-t-il. Ce qui me plaît, surtout, comme dans mon ancien service, ce sont les profils de voyageurs que nous recevons. J’aime m’adapter aux différentes populations et à leurs attentes. »

→ Formations universitaires. Maurin Gossa apprécie aussi ici le confort des conditions de travail et des horaires des consultation, qui lui « permettent d’avoir une vie en dehors » et, également, de s’informer et de se former. « C’est important pour moi. J’aime entrer dans les détails, comprendre les enjeux, toujours aller plus loin et voir plus large », confie-t-il. Ce désir d’aller plus loin l’a d’ailleurs poussé, il y a quelques années, à suivre un master 2 en sciences cliniques infirmières, à l’Université de Marseille. « J’étais sur de la coordination, j’avais envie d’avancer, d’en savoir plus et le master m’a permis de prendre du recul et de la hauteur sur les pratiques infirmières », souligne-t-il. Il enchaîne ensuite avec un diplôme universitaire en médecine des voyages, « indispensable pour préparer la mise en place du protocole de coopération. Le master, en revanche, m’a permis, entre autres, d’appuyer ce projet. »

À présent, Maurin Gossa pense à son avenir. Il réfléchit à d’autres pistes, toujours en rapport avec la profession infirmière. Il sait qu’avec la mise en place du protocole de coopération, il est allé au bout d’une intention et en est satisfait. Il espère avoir d’autres défis à relever. Pourquoi pas autour de la formation et de la sensibilisation de ses pairs ?

MOMENTS CLÉS

2000 : Licence en sciences de l’éducation. Formateur et conseiller à l’ANPE.

2007 : DE, premier poste au sein du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Nord de Marseille.

2011 : Service de conseils aux voyageurs, hôpital Nord.

2013 : Master 2 en sciences cliniques infirmières (Marseille).

2017 : Intègre le centre de médecine des voyages de l’hôpital de la Timone, à Marseille.