LUTTER CONTRE LES « FAKE NEWS » - L'Infirmière Magazine n° 388 du 01/12/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 388 du 01/12/2017

 

VACCINATION ANTI-GRIPPALE

ACTUALITÉS

FOCUS

Véronique Hunsinger  

Du 6 au 17 novembre, le collectif Grippe du Biterrois, qui réunit médecins, pharmaciens et infirmières, parcourt la région de Béziers. Objectif : promouvoir le vaccin contre la grippe. Entretien avec Roland Sanchez, infirmier urgentiste, président et cofondateur du collectif.

Comment est né le collectif ?

Bertrand Guerrero, pneumologue, et moi-même organisions souvent des actions avec l’hôpital de Béziers. Nous avons fondé Grippe du Biterrois en 2015, après la surmortalité due à la grippe saisonnière. Parmi les professionnels impliqués, il y a tous les pharmaciens de l’agglomération de Béziers et 130 Idel qui nous aident lors des opérations de vaccination. L’Union régionale des professions de santé des pharmaciens a mis à notre disposition 500?vaccins contre la grippe, financés sur leur propre fonds de prévention. Tout le monde est bénévole.

Comment s’est déroulé le « Grippotour » à Béziers ?

L’opération ne vise pas le grand public car nous ne voulons pas concurrencer les médecins et infirmières libérales. Cette année, nous avons ciblé les personnels des communes, des Ehpad et des crèches. Le Grippotour est passé dans toutes les communes de l’agglomération pour des opérations de vaccination. Le but n’est pas tant de vacciner que de rassurer et répondre aux questions. C’est pourquoi nous faisons appel à des parrains pour médiatiser l’importance du vaccin : des élus, des sportifs (dont les rugbymen de Béziers), des musiciens comme Curro Savoy, ou encore Pierre Augé, gagnant de Top Chef.

Ciblez-vous les soignants ?

Nous avons demandé aux communes et aux pharmacies de prévenir les généralistes, les IDE et les kinésithérapeutes qu’ils pouvaient être vaccinés. Nous avons invité des médecins et Idel au Grippotour mais ils travaillaient. Ce n’est pas facile pour eux de se libérer. Nous avions aussi démarré symboliquement par l’Ifsi de Béziers.

Comment expliquez-vous leur défiance vis-à-vis de la vaccination ?

On a eu un gros coup de gourdin avec la campagne contre la grippe H1N1 en 2009. Nous devons surtout faire face au lobby anti-vaccin, très actif sur les réseaux sociaux. Les soignants ne sont pas toujours étanches à ces discours. À l’Ifsi, certaines étudiantes ont fait part de leurs interrogations sur la vaccination… Il est primordial que toutes les professions parlent d’une même voix, afin de lutter contre la propagation de ces fake news.