UNE CONSULTATION AU PLUS PROCHE DES PUBLICS ISOLÉS

Les camions PMI du département sont les héritiers de ceux de la Croix-Rouge », explique Antonella Menuge, infirmière puéricultrice et responsable de l’un des deux camions de la PMI, qui est intervenue le 14 juin aux Journées nationales d’études des puéricultrices⁽¹⁾. Après la Seconde Guerre mondiale, ces camions étaient généralistes, puis progressivement, ils ont ciblé les enfants. « En 2005, l’exploitation des véhicules a été reprise par le département et leurs missions ont évolué afin de répondre aux besoins locaux », ajoute-t-elle.

Cela s’est traduit par la mise en place de consultations médicales assurées par un pédiatre qui effectue également les vaccinations. Quant à l’infirmière puéricultrice, elle assure son rôle propre, à savoir l’observation de l’enfant, le conseil aux parents sur l’alimentation, la motricité ou l’acquisition du langage par exemple. Les deux professionnels sont accompagnés d’une auxiliaire de puériculture qui est également la conductrice du camion. Ce dernier, relativement exigu, dispose néanmoins d’une salle de consultation médicale à part afin d’assurer la confidentialité des échanges.

Affirmation du rôle infirmier

Antonella Menuge a été recrutée en 2006 par le département de l’Essonne afin de veiller au développement des nouvelles missions du camion PMI. « Nous avons eu des difficultés à être identifiés comme un centre de PMI à part entière, notamment du fait de l’itinérance, se rappelle l’infirmière. J’ai beaucoup travaillé à cet objectif. » Cette re­connaissance est passée par une affirmation du rôle de l’infirmière puéricultrice, notamment avec la mise en place de suivis.

Travailler dans un camion a bien entendu un impact sur l’exercice des fonctions de chacun. « Le camion est à la fois salle de consultation, bureau, salle d’attente et accueil, je suis donc amenée à multiplier les fonctions », explique Antonella Menuge. Et d’ajouter : « Contrairement à une PMI classique, je suis également davantage dans l’observation de la relation mère-enfant, dans la salle d’attente. » Plus de pro­ximité avec les patients donc, mais aussi entre les professionnels de santé. « Il est important de laisser de la place à l’auxiliaire pour qu’elle exerce pleinement ses compétences, rapporte l’infirmière. Et tous trois, nous devons aussi avoir la même approche des soins. Notre complicité crée le dynamisme de l’équipe. »

Faire connaître le camion

Aujourd’hui, les deux camions, Les Petits Pas et le Baladin, circulent au sud du département, particulièrement rural. Le premier se concentre sur des missions de prévention, de protection et de vaccination, tandis que le second intervient aussi auprès des camps des gens du voyage et à la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis. « Nous allons dans des lieux où il y a peu de médecins et où les transports en commun sont quasi-inexistants », souligne Antonella Menuge. Chaque équipe prend en charge entre 15 et 20 patients par jour sur rendez-vous. Pour faire connaître l’existence de ces consultations aux familles et permettre la prise de rendez-vous, l’infirmière puéricultrice effectue des tournées dans les maternités et donne les coordonnées du camion aux jeunes mamans. « Les mairies sont également au courant de nos dates de passage dans leur commune et peuvent communiquer sur le sujet », indique-t-elle. Enfin, il existe des partenariats avec les structures d’accueil des enfants, comme les écoles ou les relais d’assistances maternelles.