Rentrée en demi-teinte

C’est bien la fin de l’été. Peut-on parler d’ailleurs de trêve estivale alors que le terrorisme a encore lourdement frappé ? Du côté de nos dirigeants, elle a signé la fin de l’état de grâce. L’heure est désormais à la confrontation avec les réalités de la rentrée sociale. Il va falloir assumer une politique qui donne la priorité à la consolidation budgétaire. Les décisions impopulaires ont déjà pointé le bout de leur nez : la baisse de 5 € des aides au logement, la suppression des jours de carence, le maintien du gel du point d’indice… La rentrée a déjà un goût amer et ce ne sont pas les étudiants en soins infirmiers qui nous dirons le contraire. Triste privilège, ils vont devoir débourser pour la rentrée 2 577,10 €, soit 173,46 € de plus que les autres étudiants universitaires (hors médecins)⁽¹⁾. Les inégalités, les infirmières du privé risquent fort de s’y trouver confrontées avec la réforme du code du travail qui se profile faisant la part belle aux accords d’entreprise. On s’inquiète aussi des dernières propositions sur le compte pénibilité prévoyant des conditions plus restrictives pour obtenir une retraite anticipée (lire p. 6). Dans le même temps, les contraintes budgétaires continuent de peser sur les conditions de travail des soignants dans le cadre notamment de la mise en place des GHT. Tout cela est à mettre en regard avec les revendications exprimées lors des mobilisations infirmières qui ont agité la profession… Des raisons d’espérer existent néanmoins avec la volonté de la ministre Agnès Buzyn d’accélérer la rédaction du décret sur les pratiques avancées et la création d’une commission d’innovation paramédicale par la Fédération hospitalière de France (FHF) afin de donner de la visibilité aux projets novateurs⁽²⁾. Restons optimistes.