La pilule, une urgence sanitaire ? Le débat est lancé – avec, de part et d’autre, des positions bien tranchées – et les chiffres sont marquants : « Aujourd’hui en France métropolitaine, près de 11 millions de femmes utilisent une contraception, 41 % d’entre elles prennent la pilule, soit un peu plus de 4 millions 500 000 », note l’auteure, journaliste, créatrice du site casesaurait.fr. Un « modèle du “tout pilule” » qui constitue une « exception française ». Mais suite aux récents scandales sanitaires, « les lignes sont en train de bouger ». Et la désaffection envers ce mode de contraception ne cesse de grossir. Impact sur la libido (« 20 à 40 % des femmes se plaignent d’une baisse sous pilule ») risque de thromboembolie multiplié par 3, carences en vitamines et minéraux essentiels… La pilule (saviez-vous que c’est Margaret Sanger, infirmière américaine, qui en est à l’origine ?) serait aussi responsable d’endométriose, d’infertilité et de cancer du sein. Quel que soit votre point de vue sur le sujet, l’ouvrage – qui s’appuie sur des études concrètes – a le mérite de susciter la réflexion. Et rappelle qu’« il reste à notre génération et sans doute encore la suivante à poursuivre la lutte pour une liberté sexuelle qui ne soit pas un fardeau et une prise de risque pour les femmes », note le Dr Joël Spiroux de Vendômois dans sa préface. Le tout est de se poser les bonnes questions, car ce qu’on veut, c’est de « maîtriser (sa) contraception mais pas avoir à souffrir pour cela ».
J’arrête la pilule, Sabrina Debusquat, éd. Les liens qui libèrent, 19,50 €