TOUR D’EUROPE DU MÉTIER D’IBODE

Lors des Journées nationales d’études et de perfectionnement de l’Unaibode⁽¹⁾, du 10 au 12 mai, des infirmières de bloc venues de différents pays d’Europe ont présenté leur spécificité d’exercice. Ainsi, en Allemagne, les Ibode ne font pas d’aide opératoire. Les IDE ayant 2 ans d’ancienneté peuvent accéder à cette qualification grâce à une formation de 2 ans. Elles travaillent notamment avec des techniciens de salle opératoire, qui ont les mêmes missions, mais dont la formation est plus courte. « Deux tiers des blocs manquent de personnel infirmier », note Christine Guillemin-Oschatz, Ibode à Berlin.

En Italie, les Ibode exercent aussi des missions d’Iade. Elles peuvent travailler aux urgences, en endoscopie, en stérilisation et en hémodynamique. Les titulaires d’une maîtrise en sciences infirmières et obstétricales accèdent à un master 2 qui leur ouvre les portes de la gestion du bloc opératoire.

Entre tutorat et formation

Au Portugal, la formation d’infirmière de salle opératoire est optionnelle depuis 1975. Si l’Ordre reconnaît la spécialité de soins périopératoires, l’arrêté définissant les modalités d’obtention du titre n’a pas encore été publié. Si un master a été ouvert en 2010, pour la plupart des Ibode, la formation se fait en 2 ans sous forme de tutorat dans les services et au bloc. Leurs missions incluent l’aide à l’anesthésie, mais elles n’ont pas d’actes exclusifs.

En Suisse, l’aide opératoire ne figure pas dans les actes des Ibode, mais peut être indiquée. Elles partagent leurs missions instrumentistes et circulantes avec des techniciens. Et peuvent exercer aux urgences et en endoscopie. La formation est accessible sans expérience professionnelle, après un test de connaissances. Un certificat de capacité est délivré à l’issue des 24 mois.

En Belgique, l’aide à l’anesthésie et l’aide opératoire font partie des missions des Ibode, mais elles n’ont pas d’actes exclusifs. « Les Ibode sont très demandées dans les sociétés pharmaceutiques », explique Christine Willems, enseignante à Bruxelles. Au bloc, les techniciens interviennent uniquement sur le matériel et l’appareillage. Les Ibode peuvent effectuer des missions confiées par un médecin. Le titre d’infirmier en soins périopératoires se prépare en un an, et peut se faire directement après la fin des études.

Enfin, il faut noter qu’il n’y a pas d’équivalence systématique des diplômes des Ibode d’un pays à l’autre : pour travailler à l’étranger, il faut monter un dossier et éventuellement compléter sa formation.