Une histoire de famille… - L'Infirmière Magazine n° 382 du 01/05/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 382 du 01/05/2017

 

PROFESSION INFIRMIÈRE

CARRIÈRE

PARCOURS

Françoise Vlaemÿnck  

Il existe des familles d’agriculteurs, d’avocats, d’artistes, d’enseignants, de boulangers, de juristes, de marins, ou encore de médecins… Pourquoi les infirmières échapperaient-elles à cette filiation professionnelle ?

Dans la famille infirmière, je voudrais la mère, les filles, le gendre, les oncles, les tantes, les cousins et les cousines… Bonne pioche ! « Dans notre famille, nous sommes une quinzaine à être infirmiers, ou presque ; et dans toutes les spécialités, ou presque », déclare Alice Pichon, infirmière dans un centre de soins de suite et de rééducation neurologique (SSR). Bref, ce pacifique bataillon de soignants pourrait, à lui seul, faire tourner un service 24 h/24, ou presque… Et la filiation vient de loin comme le relate sa mère Marie-Agnès Leconte. Installée à Tours (37), où vivent également ses deux filles, elle travaille depuis cinq ans dans un petit établissement psychiatrique. « Notre grand-mère était infirmière-ambulancière sur le front durant la guerre de 14-18, c’est là qu’elle a d’ailleurs rencontré son futur mari. » Si de cette époque ne subsiste d’elle qu’une photo en uniforme, la figure tutélaire plane encore. La mère de Marie-Agnès Leconte deviendra ainsi pharmacienne et parmi ces quatre enfants, deux de ses filles deviendront à leur tour infirmières, la troisième assistance sociale. S’ensuivront des beaux-frères, neveux et nièces pour assurer jusqu’à aujourd’hui la pérennité de la lignée.

STRATÉGIE PARENTALE

Pour peu que la taille XXL de cette famille d’infirmières soit exceptionnelle, il n’est pas rare, à l’instar de bien des professions, que les enfants choisissent le même métier que leurs infirmiers de parents. « Il est fréquent, en effet, d’avoir dans nos promotions des filles ou fils d’infirmière ou d’infirmier. Parfois, les deux parents sont de la profession », explique Nadine Ankri, cadre de santé, référente des étudiants de 3e année à l’Ifsi de Longjumeau (91) et qui, en dix-huit ans de service, a vu défiler des milliers d’étudiants. Et de poursuivre : « Il y a différentes stratégies parentales. Ainsi, sans les pousser véritablement, certains engagent leurs enfants dans cette voie considérant que c’est un formidable et beau métier grâce auquel ils pourront s’épanouir ; d’autres, au contraire, les freinent estimant qu’il n’est pas fait pour eux ou trop difficile à exercer aujourd’hui. Une fois les études entamées, plusieurs postures vont également se dégager. Par exemple, on va voir des parents soutenants, voire très soutenants, insiste Nadine Ankri, alors que d’autres ne le seront pas du tout. En effet, conscients qu’ils vivent, parfois, des conditions de travail assez pénibles, certains ne veulent pas “polluer” les études de leurs enfants avec les difficultés de leur quotidien professionnel. » Fille d’un couple d’infirmiers hospitaliers, l’expérience de Julie Chinchon, infirmière en SSR, illustre parfaitement cette situation. « J’ai baigné dans le métier de mes parents dès mes premiers jours. Cela dit, au fil du temps, je ne suis pas sûre que cela ait favorisé mon choix. Bien qu’ils l’aimaient, ils trouvaient leur métier de plus en plus difficile à exercer à cause de la dégradation des conditions de travail à l’hôpital. Bref, si j’ai suivi leurs pas, ils n’ont rien fait pour cela. Mais, assurément, ils m’ont transmis l’envie d’aider les autres. » Marie-Agnès Leconte appartient, elle, à la catégorie des parents « très soutenants ». « J’ai effectivement encouragé mes filles à faire des études d’infirmière, car ce métier est extrêmement riche et qu’un diplôme infirmier, contrairement à d’autres, offre une très large diversité de débouchés et de pratiques. »

VOCATION QUAND TU NOUS TIENS !

« Quand on a baigné dans le soin, c’est finalement assez logique de vouloir rester dans cet univers », justifie Maryvonne Carroy. « Ma mère, poursuit-elle, gardait des enfants à domicile. J’ai toujours vécu dans cette atmosphère alors au moment de choisir une orientation professionnelle, j’ai naturellement opté pour une formation d’auxiliaire puéricultrice. » Après avoir travaillé pendant près de vingt ans à l’hôpital et en crèche, Maryvonne Carroy estime cependant avoir fait « le tour de la question ». Elle décide donc de passer le concours infirmier. Sa fille, Maïc Carroy, saute de joie et trépigne d’impatience. « J’avais hâte d’y aller à mon tour et je trouvais génial et courageux que ma mère reprenne ses études », se souvient-elle. DE en poche, Maryvonne Carroy travaille dans une PMI aux portes de Paris durant un an avant d’enchaîner la spécialisation d’infirmière puéricultrice. Diplôme obtenu, elle prend la direction de la PMI départementale de Montfermeil (93). « Si d’aucuns pensent que la vocation n’existe pas, ils se trompent. Personnellement, je l’ai toujours eue, chevillée au corps », lance-t-elle. Alliée à une bonne dose de persévérance pour ce parcours qui force le respect ! Maïc Carroy aura une trajectoire plus directe. À 18 ans, elle passe le concours infirmier en même temps que le bac. Trois ans plus tard, tout juste diplômée, elle enchaînera sans mollir le concours de puéricultrice. Âgée aujourd’hui de 24 ans, la jeune femme, qui exerce dans une pouponnière sociale gérée par l’Aide sociale à l’enfance, « n’avais imaginé faire un autre métier que celui-là ». Et de compléter : « Je ne sais pas si le fait d’avoir eu une mère infirmière et d’être immergée dans cet univers ont été déterminants dans mon choix, mais cela m’a incontestablement permis de maintenir intacte ma motivation », assure-t-elle.

Mais être enfant d’infirmiers n’est pas toujours une balade de santé. Surtout lorsque des parents considèrent qu’ils ont transmis le gène du soin à leur descendance avec leur ADN… « La pression peut être parfois forte, et la déception aussi. J’ai le souvenir d’un étudiant qui fut le seul de sa promotion à ne pas obtenir son DE au regard de l’insuffisance de son mémoire. Ça a été très compliqué à vivre pour lui, mais également pour ses parents, car inscrit dans une lignée d’infirmiers, il ne pouvait naturellement que réussir ses études, et du premier coup encore », relate Nadine Ankri.

TRANSMISSION DE VALEURS

Mais sait-on d’où vient ce « tropisme » des enfants infirmiers pour le métier de leurs parents ? « En première année, quand on les interroge sur la représentation infirmière, les étudiants de parents infirmiers ont déjà une idée du rôle infirmier même si elle n’est pas toujours très nette ; alors que pour les autres, cela se résume le plus souvent à quelqu’un qui fait des pansements et des piqûres », indique Nadine Ankri. En troisième année, en revanche, forts de leur expérience durant les stages et des connaissances acquises, la réflexion est naturellement plus poussée. « Cette année-là, poursuit la cadre, nous les poussons à y réfléchir en s’appuyant sur leur biogramme et leur génogramme. On leur demande de réaliser l’arbre généalogique de leur famille par profession et de rechercher, puis d’identifier les valeurs familiales qui s’y attachent afin qu’ils analysent celles qui ont pu influencer leur choix d’orientation. » Résultat, les valeurs d’ordre social – écoute et attention à l’autre comme l’envie voire le besoin d’aider – sont sans surprise présentes de façon récurrente chez les enfants d’infirmiers, comme chez ceux dont les parents sont assistants sociaux ou encore enseignants. « Ce travail sur soi montre assez clairement que l’éducation est un vecteur fort dans la transmission des valeurs et que ces dernières priment bien souvent sur le reste. Le choix du métier d’infirmier n’est pas, en effet, déterminé par l’attrait du salaire ou la reconnaissance professionnelle, mais bien parce qu’il permet l’expression des valeurs qui lui sont attachées, même si les étudiants n’en ont pas toujours conscience au premier abord », précise Nadine Ankri.

BIEN DANS SON MÉTIER

Ces valeurs, Léna Fernandes les avait également reçues « en héritage ». Pourtant, elle s’était toujours promise de ne « jamais suivre les pas ni de sa mère, ni de sa sœur » respectivement infirmière du centre de planification et d’éducation familiale et adjointe de la PMI de l’Haÿ-les-Roses (94) et infirmière libérale dans l’Essonne. Un serment qu’elle n’a pourtant pas tenu… « Au départ, j’avais envisagé de devenir juge pour mineur ou éducatrice de jeunes enfants. Après quelques tâtonnements, j’ai pris la décision de passer le concours infirmier au regard du travail que ma mère faisait en PMI où le soin s’articule avec le social. Mais également parce que je voyais que ma mère et ma sœur étaient bien dans leur métier. » À 23 ans, et une fois diplômée, Léna Fernandes choisira pourtant de travailler dans un Ehpad médicalisé. « Finalement, il y a beaucoup de points communs entre la prise en charge de ces deux âges de la vie. Comme les enfants, les personnes âgées sont très vulnérables et ont, à ce titre, besoin d’une attention particulière et soutenue. À la maison, nous nous étions également beaucoup occupées de notre grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer et lorsque notre grand-père a été hospitalisé, j’ai été choquée de la façon dont il avait été pris en charge. Sans doute que ces expériences et la possibilité de travailler dans une petite structure au sein d’une équipe pluridisciplinaire ont pesé dans mon choix », indique la jeune infirmière.

PLUS LE TEMPS D’AVOIR DU TEMPS

À terme, Léna Fernandes, que l’hôpital « n’attire pas du tout », souhaiterait s’installer en libéral comme sa sœur aînée. « Après une première année de médecine, j’ai bifurqué vers le cursus de soins infirmiers avec pour projet de passer le diplôme de puéricultrice. Puis j’ai renoncé, car, tout compte fait, je ne voulais pas m’enfermer dans une spécialisation dont il est quasi impossible de sortir par la suite. Après plusieurs années à l’hôpital, j’ai démissionné et n’y retournerais pour rien au monde. Et même si le travail en équipe me manque, je compense en accueillant très régulièrement des étudiants en stage », explique Kathleen Fernandes. Des postures qui n’étonnent pas leur mère… « Lorsque j’entends mes filles parler de la façon dont elles conçoivent leur métier, j’entends d’abord que le relationnel est essentiel pour elles comme il l’est pour moi et j’imagine pour nombre de collègues. Quand j’ai débuté à l’hôpital, nous étions plus nombreuses dans les services et nous avions du temps à consacrer à nos patients. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, les équipes sont à flux tendu et ça prend le pas sur le reste. Les plus anciens souffrent aussi de ces conditions de travail et se plaignent du manque d’humanité que cela engendre désormais », indique Claudine Ventura.

TOUS EN FORMATION !

Pour autant qu’ils soient fiers que leurs enfants aient suivi leur trace, la période des études n’a pas forcément été une sinécure pour les parents infirmiers… « J’en ai fait des démarches de soins infirmiers et des calculs de doses lorsque mon fils était étudiant… », s’amuse Muriel Johanny (lire l’encadré ci-contre). Sans alimenter l’éternelle querelle des modernes et des anciens, le changement de référentiel dû à l’universitarisation de la formation initiale a bouleversé pas mal de repères, jugent nombre d’infirmiers formés avant 2009. « J’étais totalement perdue et je n’ai toujours pas compris la façon dont les étudiants travaillent désormais ! D’ailleurs, j’avais conservé tous mes cours pour ma fille. Mais, à part la pharmacologie et quelques éléments ici ou là, elle n’a pu se servir de rien ! », regrette Maryvonne Carroy. Même son de cloche chez Claudine Ventura. « Alors que j’ai pu épauler Kathleen, avec Léna, cela a été plus difficile… Personnellement, je trouve la construction des cours totalement incohérente. Tous les enseignements sont déstructurés. Et pour accueillir nombre de stagiaires, je vois bien qu’eux aussi ont un mal fou à s’y retrouver. » Kathleen Fernandes va plus loin dans la critique, espérant que le référentiel sera rapidement revu de fond en comble. « Les éléments des enseignements sont trop éparpillés sur les trois ans de formation. In fine, les étudiants sont dans l’incapacité de créer des ponts sur un même sujet entre les connaissances acquises en première année et celles de dernière année. Et évidemment, cela se traduit pas de grosses lacunes à la sortie », observe-t-elle.

ÉCHANGE DE POINTS DE VUE

En choisissant d’exercer le même métier que leurs parents, les jeunes infirmiers ne sont plus seulement des enfants, ils deviennent aussi collègues. Et que font les collègues entre eux ? Ils parlent boulot ! Entre Sylvie Gautier, qui travaille dans un service hospitalier d’onco-hématologie, et sa fille Julie Chinchon, en SSR, on pourrait presque évoquer une coopération interétablissement… « Au sortir de l’hôpital, certains des patients du service sont admis dans son centre. Ce n’est pas systématique mais, si nécessaire, on n’hésite pas à parler de certains cas, avec l’idée d’améliorer notre prise en charge », explique Sylvie Gautier. Chaque jour ou presque, Maryvonne et Maïc Carroy s’accordent aussi des moments d’échange. « Comme je débute dans la protection de l’enfance, j’ai toujours 1 000 questions à lui poser et je lui fais part de mes observations sur tel ou tel enfant en lui demandant ce qu’elle en pense ou des conseils », explique Maïc Carroy. Alice Pichon, elle, échange plutôt avec sa sœur. « On parle souvent de nos cas difficiles, outre que ça permet un échange de points de vue et de pratiques, ça fait aussi du bien de pouvoir vider son sac avec quelqu’un qui fait le même métier. Avec les cousines, on parle plus volontiers des conditions de travail, le gros sujet du moment… » Pas de doute, la relève est assurée !

TRANSMISSION

Le métier dans la peau

Il y a près de 70 ans, Suzanne Boutoille devenait infirmière, par hasard. Dans les années 1980, sa fille Muriel Johanny lui emboîtait le pas, par vocation. Puis en 2008, Mathieu Johanny, petit-fils et fils, empruntait la même voie, par choix. Trois générations, trois trajectoires pour un même engagement.

C’était un temps où l’on aiguisait les aiguilles une à une avant de les faire mijoter au chaud des poupinels qui tournaient à plein régime. Un temps aussi où, à tour de rôle, les infirmières confectionnaient des pansements américains pendant les heures creuses ; un temps encore où tout s’économisait et où jeter un redon relevait de l’impensable. Les souvenirs se bousculent dans la mémoire de Suzanne Boutoille, ancienne infirmière, âgée aujourd’hui de 87 ans, lorsqu’elle évoque ses années infirmières. « Le Moyen Âge », pour Mathieu Johanny, son petit-fils de 31 ans. Infirmier depuis six ans, il travaille aujourd’hui dans la clinique où a officié sa grand-mère jusqu’à sa retraite en 1987. Trait d’union entre ces deux-là, qui ne ratent pas une occasion de parler boulot et de comparer leurs pratiques – au grand dam du gendre et père pas du tout de la partie –, Muriel Johanny, infirmière hospitalière, puis cadre de santé en Ifsi. À 57 ans, elle vient tout juste de raccrocher la blouse, ravie d’être restée sourde aux sirènes de la catégorie A…

→ De l’opportunité à la vocation. En 1950, le diagnostic tombe. Suzanne Boutoille est atteinte de la tuberculose. Elle quitte sa Corrèze natale pour un sanatorium dans l’Ain. Elle a vingt ans à peine. Rapidement, un médecin lui propose de suivre des études d’infirmière sanatoriale pendant sa cure – ce type de recrutement était courant au sein de ces établissements. « Durant 3 ans, j’ai été patiente le matin et élève l’après-midi… En quelque sorte, la maladie m’a offert une belle opportunité. À l’époque, j’étais ouvrière dans une cartonnerie. Devenir infirmière, je n’y avais même jamais songé. J’ai beaucoup aimé ce métier, il m’a donné de l’assurance et, en tant que femme, de l’autonomie. Pour Muriel, en revanche, c’est une vraie vocation. Pourtant, j’ai arrêté de travailler à sa naissance et n’ai repris mon activité que lorsqu’elle fut adolescente. Je parlais donc très rarement du métier. Malgré cela, petite fille, elle ne manquait jamais de me faire de faux pansements ! », explique l’ancienne infirmière. Sa fille confirme : « D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu être infirmière. J’ai pratiqué ce métier avec passion et je l’ai ensuite enseigné avec ce même esprit. Je ne sais pas si la vocation est nécessaire pour être infirmière, mais assurément, quelque chose doit vibrer au fond de soi. J’ai trop vu de jeunes poussés par leurs parents dans ce métier au seul motif qu’ils y trouveraient sans difficulté du travail, alors même qu’ils étaient incapables de toucher un patient voire de lui parler. » Après son DE, Muriel Johanny débute à l’hôpital. Quelques années plus tôt, sa mère qui, après une longue parenthèse, était retournée travailler, avait également obtenu son diplôme d’État. La transmission aurait pu, aurait dû, s’arrêter là…

→ Inexplicable, inexpliqué.

« Quand Mathieu nous a annoncé qu’il venait de passer le concours infirmier, ça nous a fait un choc. Mais, finalement, le plus important à mes yeux était qu’il trouve sa voie et je savais qu’il souhaitait travailler au sein d’une équipe et faire un métier où la relation humaine était forte. Et nous parlions très souvent du travail avec ma mère… Peut-être que cela a influencé son choix », explique Muriel Johanny. Master 2 d’histoire contemporaine et de géographie en poche décroché à la Sorbonne, tout le monde le voyait pourtant prof, avec à la clé un bien meilleur salaire, des horaires classiques et des vacances régulières… Tout le monde, sauf lui !

« Je connaissais l’hôpital car, pendant mes études, je travaillais l’été comme agent hospitalier. J’aimais beaucoup cette ambiance, les patients. Bref, je me sentais bien dans cet univers. Pour autant, je n’étais pas du tout intéressé par les soins infirmiers… » Et puis, il y a eu un déclic. Inexplicable et toujours inexpliqué… “Lorsque je suis entré à l’Ifsi, j’ai aussi découvert une autre facette de ma mère. Je me suis dit « en fait elle forme les futurs infirmiers qui vont soigner et sauver des gens !” Du coup, je l’ai trouvée encore plus formidable ! J’ai d’emblée aimé ce métier et n’ai jamais été aussi heureux depuis que je le fais », lance-t-il. Suzanne Boutoille a également été ravie du choix de son petit-fils, même si elle avoue ne pas toujours se retrouver dans la profession lorsqu’il lui décrit ses journées. « J’ai le sentiment que nous étions plus proches des patients et des familles et davantage dans l’empathie avec eux. Aujourd’hui, au regard de l’organisation du travail, cela semble moins possible. D’ailleurs, pour avoir récemment été hospitalisée, je trouve ça regrettable. Aujourd’hui, on a davantage affaire aux aides-soignantes qu’aux infirmières… » Pour Mathieu, l’histoire ne fait que commencer. Il vient de passer le concours d’infirmier anesthésiste. Toute la famille est suspendue à ses résultats…

F. V.