GUY SAMIERI CONSEILLER TECHNIQUE RÉGIONAL, ARS DU CENTRE-VAL DE LOIRE - L'Infirmière Magazine n° 381 du 01/04/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 381 du 01/04/2017

 

RENCONTRE AVEC

CARRIÈRE

PARCOURS

S. M.  

Devenir conseiller technique régional, ce n’était pas forcément un projet de carrière, résume Guy Samieri, CTR à l’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire. Comme pour toute mon évolution professionnelle, cela a été le résultat d’un mélange d’opportunités et d’envie de progresser, quelque chose qui se construit progressivement, pas en ligne droite. » Directeur des soins depuis 2007, cet infirmier de formation initiale a gravi chacun des échelons de la hiérarchie hospitalière au rythme des formations professionnelles et universitaires. « Le statut qu’offre la fonction publique hospitalière est quelque-chose d’assez exceptionnel et qui m’a permis d’évoluer progressivement, d’être formé régulièrement comme d’être accompagné dans mon évolution de carrière », reconnaît-il.

→ Logique de service. Pour cette dernière étape, c’est son prédécesseur qui lui a mis le pied à l’étrier. « Je n’avais pas une idée précise de ce poste en ARS. C’est la titulaire de la fonction qui m’en a parlé au moment où elle envisageait son propre départ en retraite. » Guy Samieri prend le temps de réfléchir. Il est qualifié pour la fonction, à laquelle on accède après cinq années de pratique de la direction des soins en établissement et l’accès au grade hors classe.

À chaque fois qu’il s’est senti à l’étroit dans l’un de ses postes, il a saisi la possibilité d’en sortir « par le haut ». « Pour moi, c’est une logique de service : quand j’ai l’impression de ne plus apporter assez et de ne plus être à ma place, je commence à me renseigner pour voir ce que je peux faire de mieux, ailleurs. » Une logique qui l’a mené vers l’encadrement (via l’Institut de formation des cadres de santé), puis une maîtrise en gestion des services de soin, des missions d’expert visiteur HAS – « une expérience qui a compté pour entrer à l’ARS » insiste-t-il –, et enfin l’accès à la fonction de directeur des soins.

→ Créer du lien. « Ce qui m’a convaincu de devenir CTR, c’est l’idée de pouvoir créer un réseau dynamique entre les directeurs des soins de la région, car, sauf dans les plus gros établissements, les DS sont un peu seuls au quotidien, se souvient-il. Et puis pouvoir faire le lien entre les politiques publiques et leur mise en œuvre en établissement me semblait très motivant. » Les missions des CTR sont variables, en fonction des régions et de la volonté de chacun des directeurs d’agence. Rattaché à la direction de l’offre de soins, Guy Samieri s’implique beaucoup dans l’audit de la performance en établissement, le lien avec les paramédicaux libéraux et les professionnels européens qui s’installent sur le territoire français, la mise en œuvre des politiques de santé publique, l’accompagnement des restructurations, les délégations de tâches, le pilotage de la formation continue, etc.

→ Un pied sur le terrain. Et si son parcours l’a progressivement mené à s’éloigner du terrain, le cadre a tout de même réussi à y garder un pied, en devenant référent au sein de l’espace éthique régional en 2014. Une mission originale qui lui permet de continuer à réfléchir sur des situations concrètes et des enjeux sociétaux. « Nous avons, par exemple, travaillé récemment sur le coût des médicaments, explique-t-il. C’est une fonction très structurante pour moi, qui me rapproche du soin, du patient et du citoyen en général. »

« Je suis très heureux de ce poste, vraiment. Par rapport au travail en établissement, je n’ai plus la question des ressources humaines à gérer et je suis moins sous pression. Si j’avais accédé au grade de DS plus jeune, j’aurais aimé ajouter une dernière expérience en établissement à ma carrière, peut-être à la tête d’un groupement hospitalier de territoire, glisse Guy Samieri. Car faire des allers-retours entre l’hôpital et l’ARS, je pense que c’est une manière d’être plus efficace, de mieux saisir les enjeux de l’évolution de notre système de soin. »

MOMENTS CLÉS

1979 : Diplôme d’État infirmier, puis exercice en région parisienne.

1992 : Cadre de santé.

2005 : Il fait fonction de directeur des soins au centre hospitalier de Saint-Amand-Montrond (18).

2007 : Intégration de l’EHESP, à Rennes (35), puis retour dans son établissement d’origine.

2012 : nomination à l’ARS du Centre-Val de Loire.