STOP AU GASPILLAGE ! - L'Infirmière Magazine n° 380 du 01/03/2017 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 380 du 01/03/2017

 

SYSTÈMES DE SANTÉ

ACTUALITÉS

FOCUS

SANDRA MIGNOT  

20 % des activités de santé de ses 35 pays membres pourraient être évitées, estime l’Organisation pour la coopération et le développement économique.

Un rapport(1) de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) recense les dépenses de santé inefficaces, sources de gaspillage : duplication d’examens ou de soins médicaux, gestes inefficaces administrés hors recommandations cliniques, mobilisation de ressources – humaines notamment – coûteuses, gaspillage administratif, fraudes dans le codage des actes… « Les évènements indésirables associés aux soins se produisent dans une hospitalisation sur dix et ajoutent de 13 à 17 % aux coûts, alors que 70 % d’entre eux seraient évitables », soulignent les auteurs, citant l’exemple de la septicémie consécutive à une chirurgie abdominale dont la survenue varie de 1 à 10 selon les pays.

Qualité vs quantité

L’OCDE recommande ainsi de publier des indicateurs des soins inutiles, de la surprescription d’antibiotiques ou des sorties d’hôpital retardées faute de retour à domicile organisé. Une comparaison géographique des comportements face aux prescriptions est citée pour expliquer aux praticiens que les leurs gagneraient à être revus. Car pour faire changer les choses, « patients et cliniciens doivent être convaincus que la meilleure option est celle qui engendre le moins de gaspillage ». Les campagnes de communication sont également utiles, comme celle sur les antibiotiques en France ou Choosing Wisely(2) au Canada, qui encourage patients et praticiens à dialoguer sur l’utilité d’éventuels examens ou prescriptions. Enfin, le rapport souligne qu’il faut « un environnement qui récompense la pertinence des services plutôt que leur quantité? ». Comme aux États-Unis où il existe des paiements forfaitaires pour la prise en charge de bassins de population. Ou en Hongrie où les dotations hospitalières ont été réduites pour certaines interventions chirurgicales, afin de favoriser l’ambulatoire. Le renforcement de l’accès aux soins primaires et de proximité représente l’un des meilleurs moyens de limiter le recours aux soins hospitaliers.

1- Rapport daté du 10 janvier (bit.ly/2jq8XRs).

2- choisiravecsoin.org.