Soins des brûlures - L'Infirmière Magazine n° 377 du 01/12/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 377 du 01/12/2016

 

FORMATION

PRISE EN CHARGE

CELIA DIAS  

Qu’elles soient superficielles ou profondes, les brûlures nécessitent des soins adaptés pour une guérison optimale. La douleur, toujours présente, doit être prise en charge au plus vite.

Le pansement doit être fait tous les jours surtout dans les dix premiers jours et le temps de cicatrisation est fonction de l’atteinte, de la profondeur et du topographie. À tous les stades de la brûlure (voir p. 47), il faut la laver à l’eau et au savon, puis bien rincer.

1ER DEGRÉ

• C’est une rougeur de la peau bien délimitée et très douloureuse qui ne nécessite pas de pansement fermé, mais une application de crème grasse au moins deux fois par jour pour diminuer l’impression de cuisson ressentie par le patient ; si la brûlure est située sur une zone de frottement, on recouvre de pansement gras pour éviter la friction et la douleur.

• L’évaluation de ces lésions est effectuée à chaque pansement : elles doivent régresser en une semaine. La peau devient plus sèche et « pèle ». Il faut alors l’hydrater une à deux fois par jour durant un mois minimum.

2E DEGRÉ SUPERFICIEL

• Après réaction avec l’agent causal, la peau se décolle en formant des phlyctènes qui sont très douloureuses. Il faut juste les percer sans les retirer complètement, car cela permet d’éviter que la peau ne s’arrache – ce qui provoquerait plus de douleurs – et les surinfections, car le toit de la bulle « protège » la plaie.

• Au départ, on applique des interfaces avec de l’argent en réalisant le pansement tous les jours pendant au moins une semaine. Dès que les phlyctènes commencent à se confondre avec la peau, on passe à une in?terface simple jusqu’à cicatrisation complète. Ensuite, on hydrate la peau très régulièrement.

2E DEGRÉ PROFOND

• Il s’agit d’une atteinte plus profonde de la peau avec formation de phlyctènes qui sont très très douloureuses et de zones blanchâtres, un peu sèches, avec perte de sensibilité donc anesthésie partielle de ces zones.

• Il faut toujours percer les phlyctènes, puis mettre une crème type Flammazine pour ramollir et décoller cette peau brûlée (nécrosée donc). Ce soin doit être réalisé tous les jours, car il faut bien surveiller que ces zones anesthésiées redeviennent sensibles au bout de quelques temps. Si l’anesthésie partielle persiste ou si elle s’étend, c’est un signe de gravité à signaler au médecin immédiatement. À ce stade une surveillance infirmière est requise.

Surveillance

• Température à prendre tous les jours pendant au moins une semaine (surtout pour le 2e degré) : la peau lésée ne jouant plus son rôle de protection thermique, cela permet de détecter une surinfection locale.

• Évolution de l’état local des plaies : surveiller que les zones brulées cicatrisent au fur et à mesure du temps.

• Prise des traitements contre la douleur : s’assurer de la prise de ces derniers dans de bonnes conditions, aux bonnes heures et bien avant les soins.

Signes d’infection

• La plaie peut devenir verdâtre, malodorante, se recouvrant d’une couche de fibrine qui donne une couleur verte aux pansements lors du retrait de ceux-ci.

• Si rougeur, chaleur et douleur augmentent autour des lésions avec apparition d’une fièvre.

• Si la douleur est de plus en plus importante avec des écoulements très importants.

TRAITER LA DOULEUR

Il faut traiter la douleur secondaire aux brûlures d’une façon préventive et systématique. On donne le traitement per os régulièrement dans la journée et une heure avant les soins. On utilise tous les paliers des antalgiques prescrits par le médecin selon les degrés d’atteintes des régions du corps et en évaluant régulièrement le patient. Localement, il est possible d’appliquer de la Xylocaïne visqueuse au moins 20 à 30 minutes avant les soins. Attention, ces douleurs sont en général augmentées par le frottement, qu’il faut donc éviter lors des soins. Il faut préférer le tamponnement et l’application des crèmes se fera par couches.