CRÉATION D’UN SRPR : « UN CHALLENGE STIMULANT » - L'Infirmière Magazine n° 374 du 01/09/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 374 du 01/09/2016

 

RÉANIMATION

ACTUALITÉS

DU CÔTÉ DES ÉTABLISSEMENTS

Clarisse Briot  

Permettre une rééducation précoce des patients cérébro-lésés, c’est l’objectif des services de rééducation post-réanimation à orientation neurologique. Les deux premiers d’Île-de-France ont ouvert, dont celui de l’hôpital Raymond Poincaré (AP-HP) à Garches.

Au premier étage du pavillon Netter, à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches (92), les livraisons de matériel vont bon train. Le service de rééducation post-réanimation adultes (SRPR) à orientation neurologique, qui a pris ses quartiers en avril dernier au sein du pôle « rééducation et handicap » de l’établissement, continue de s’équiper. Le premier niveau, qui abritait une partie du service de soins de suite et de réadaptation (SSR), a été rénové afin d’accueillir le projet de SRPR. De 26 lits, il est passé à 12. « Toutes les chambres sont individuelles, explique Fabienne Hoarau Pichard, la cadre de santé du pôle. Et elles sont spacieuses, car le matériel est conséquent. » Scopes, respirateurs, rails pour le levage, lits de douche, entraîneurs de lit, etc. : l’équipement est flambant neuf. Le nouveau poste de soins est lui aussi bien pourvu, tout comme « l’espace multidisciplinaire » que les soignants partagent en alternance avec les familles des patients.

Le SRPR à orientation neurologique de Garches est le deuxième à avoir ouvert en Île-de-France après celui du Kremlin-Bicêtre (94) en novembre 2015(1). Il accueille des patients victimes d’AVC, de traumatismes crâniens, de lésions médullaires ou encore de scléroses en plaques. « Sa création répond à un manque régional dans la chaîne de soins, explique Clémence Lefèvre-Dognin, l’un des médecins du service. Il a pour mission de prendre en charge des patients sortant de réanimation mais qui ne peuvent intégrer un service de rééducation classique car ils ont besoin de soins médicaux et infirmiers importants (gastrostomies, trachéotomies, escarres…) et d’une surveillance accrue. Ici, ils bénéficient à la fois d’un suivi adapté et d’une rééducation précoce, par une équipe pluridisciplinaire comprenant kinésithérapeutes, ergothérapeutes, diététiciens, psychologues, neuropsychologues, orthophonistes et assistantes sociales. » Les patients, eux, viennent des services de réanimation franciliens. Après leur séjour au SRPR - 30 jours en moyenne -, ils retrouvent leur domicile ou rejoignent un service de réadaptation classique.

Relationnel et technique

L’équipe en place s’est portée volontaire dès l’annonce du projet. « Pour tous, participer à cette création est un challenge stimulant », souligne Fabienne Hoarau Pichard. Jeune diplômée, Julie Roy n’a pas hésité à sauter le pas. « L’unité allie relationnel et soins techniques, souligne l’infirmière. En début de carrière, c’est très enrichissant. Il faut maîtriser les soins d’urgence, car les patients sont plus fragiles que dans un service de rééducation classique. »

Le SRPR de Garches ayant été créé au sein d’un service de rééducation et non de réanimation - ce qui en fait sa particularité -, il a fallu former les soignants, notamment à l’utilisation des respirateurs. Infirmières et aides-soignantes ont ainsi suivi une semaine de stage pratique en réanimation, puis une autre de cours théoriques. L’apprentissage s’est poursuivi par des groupes de travail hebdomadaire en équipe pluridisciplinaire sur différentes thématiques : pathologies, trachéotomies, levers et couchers, etc. Au sein de l’équipe infirmière - renforcée par rapport à un SSR - IDE et AS travaillent constamment en binôme. « On fait tout à deux, toilettes et soins, car physiquement, c’est lourd, précise Julie Roy. Nous sommes une équipe très solidaire, ajoute-t-elle. C’est notre force ! »

1 - De nouvelles créations sont prévues.

PÉDIATRIE

Une première en France

Un SRPR pédiatrique - le premier en France - a également ouvert à l’été 2015 au sein du pôle « pédiatrie » de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. D’une capacité de six lits, il prend en charge des enfants atteints d’affections neurologiques et/ou respiratoires lourdes. Ils sont accueillis dans des chambres mère-enfant avec un projet de soins sur trois mois minimum et l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire (éducateur jeunes enfants, kinés, diététicien, etc.).

Un espace dédié aux familles est en projet et des formations pour les IDE et AS sont prévues, notamment en néonatalité et dans l’accompagnement à la parentalité.