À l’hôpital, je réalise régulièrement les gestes d’hygiène. Mais depuis peu, j’ai les mains sèches et la peau qui tiraille… Que faire ? - L'Infirmière Magazine n° 374 du 01/09/2016 | Espace Infirmier
 


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L'infirmière Magazine n° 374 du 01/09/2016

 

À l’hôpital, je réalise régulièrement les gestes d’hygiène. Mais depuis peu, j’ai les mains sèches et la peau qui tiraille… Que faire ?

Hygiène

SUR LE TERRAIN

MON QUOTIDIEN

AVEC NATHALIE JOUZEAU  

En moyenne, une infirmière de réanimation devrait recourir à un geste d’hygiène des mains pas moins de 20 fois par heure de soins », révèle une étude réalisée en 1997(1). Le respect d’une bonne hygiène des mains est la première mesure de prévention contre les infections associées aux soins. Si jusqu’aux années 2000, elle se fait majoritairement à l’eau et au savon (doux ou antiseptique), cette méthode se révèle incompatible avec la réalité du terrain. Ainsi, dès 2001, suivant les études venues confirmer leur efficacité, l’utilisation des PHA (produits hydroalcooliques) est recommandée par la Société française d’hygiène hospitalière et le Comité technique des infections nosocomiales. Les PHA sont composés d’alcool (s), parfois d’antiseptiques et d’émollients. Ces derniers participent à la préservation de l’état cutané des mains et entraînent donc peu de signes de sécheresse et d’irritation. De manière générale, les PHA sont bien tolérés, même chez ceux qui présentent une peau atopique. Par ailleurs, en 2011, dans son rapport relatif à l’innocuité des PHA à base d’éthanol, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé(2) indique ne pas avoir identifié de risque sanitaire supplémentaire suite à l’exposition à l’éthanol contenu dans les PHA, dans les conditions normales d’utilisation. Par contre, les irritations sont souvent dues à une mauvaise utilisation des PHA.

1- Pr Didier Pittet, Genève, et Pr Andreas Widmer, Bâle, http://www.swissnoso.ch.

2- Fin 2011, l’Afssaps devient l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

LES BONNES PRATIQUES

→ Des préalables doivent être respectés : pas de bijoux (alliance comprise), des ongles courts, sans vernis ni faux ongles, les avant-bras dégagés.

→ Enchaîner la friction au PHA après le lavage simple au savon peut entraîner des irritations. Il est donc inutile de les cumuler.

→ Seules deux situations imposent un lavage simple des mains suivi d’un séchage minutieux, puis une friction avec un PHA : la prise en charge de patients porteurs de gale ou de Clostridium difficile. Pourquoi ? Les PHA n’éliminent ni les parasites, ni les spores.

→ Les mains doivent être totalement sèches avant d’enfiler des gants afin d’éviter une macération excessive.

→ Appliquer quotidiennement une crème hydratante. Et privilégier une crème non parfumée et hypoallergénique.

Le juste timing

Les gestes d’hygiène des mains doivent être réalisés au plus près du soin et notamment lors des séquences et enchaînements de soins :

→ Immédiatement avant tout contact direct avec un patient.

→ Avant tout soin propre ou tout acte invasif.

→ Entre un soin contaminant et un soin propre ou un acte invasif chez un même patient.

→ Après le dernier contact direct ou soin auprès du patient.

→ Avant d’enfiler des gants pour un soin, et immédiatement après.

→ Après le risque d’exposition à un liquide biologique, immédiatement après le retrait des gants.

→ Après le contact avec l’environnement du patient.

À chaque besoin sa méthode

→ Le lavage des mains sert à éliminer les souillures et réduire les micro-organismes qui constituent la flore transitoire des mains.

Quand ? À l’arrivée et au départ du service ; après le risque d’exposition à un liquide biologique ; en présence de souillures visibles sur les mains ; si les mains sont poudrées ou mouillées ; après le passage aux toilettes.

Comment ? Répartir une dose de savon doux sur les mains préalablement mouillées, en savonnant toute la surface des mains (les sept étapes) pendant 30 secondes, rincer efficacement, puis essuyer à l’aide de papierà usage unique.

→ La friction hydroalcoolique sert à éliminer la flore transitoire et à limiter la transmission croisée.

Quand ? Avant et après contact avec le patient ; entre deux soins chez un même patient ; après contact avec l’environnement du patient ; avant tout geste aseptique ou invasif.

Comment Verser une dose suffisante de PHA dans le creux de la main afin de recouvrir la totalité des mains et des poignet. Frictionner en suivant les sept étapes, et ce, jusqu’à séchage complet (environ 30 secondes). Les mains doivent être sèches à l’arrêt de la friction.