Bien réagir en cas d’urgence - L'Infirmière Magazine n° 373 du 01/07/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 373 du 01/07/2016

 

FORMATION

CLINIQUE

A.-G.M.*   Françoise Raguin**   Nicolas Ferrand***  

Vous voilà seul la nuit face à une situation d’urgence, sans médecin. Quel bilan faut-il réaliser ? Dans quel cas appeler le Samu ? Et quelles informations lui communiquer ?

Cas 1 : la chute d’une personne âgée

En Ehpad, par exemple, il peut arriver que la nuit, une personne âgée fasse une chute. En l’absence de médecin, c’est vous qui allez réaliser le premier examen clinique. Vous devez avant tout déterminer si la personne est consciente ou non et si elle a perdu connaissance. Attention, parfois la personne âgée ne le sait pas, notamment si elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Puis il faut vérifier son pouls radial et faire une palpation pour déterminer si elle a un traumatisme. En cas de traumatisme du poignet par exemple, testez la sensibilité au bout des doigts. Après une observation minutieuse, vous vérifierez la présence de plaies, gonflements, rougeurs, œdèmes, etc. Il faut également contrôler la sensibilité et la motricité en demandant à la personne de bouger les membres. En cas de douleur, un antalgique peut être administré.

Si la personne peut encore marcher ou bouger son membre, il n’est pas nécessaire de prévenir le médecin immédiatement : il le sera le lendemain matin lors de son passage. Par contre, si la chute semble grave (perte de connaissance, saignement important, gonflement, œdème, impotence, douleur pouvant faire penser à une fracture du col du fémur, etc.), il faut appeler le 15. Dans ce cas, plus on connaît le dossier du patient, plus le dialogue avec le médecin est efficace. Mieux vaut alors prendre quelques minutes pour récupérer le dossier !

→ Informations à transmettre au médecin du Samu

Après avoir expliqué si la personne âgée a été trouvée tout de suite ou non, si elle a perdu connaissance, vous communiquerez les résultats de l’examen clinique : présence d’un œdème, traumatisme au poignet avec une déformation, etc. Si la personne a déjà chuté les jours précédents, spécifiez-le. Puis indiquer son âge, ses traitements, en particulier si elle est sous anticoagulants, et préciser ses antécédents. Au vu des informations, le Samu décidera ou non d’envoyer une ambulance – auquel cas, n’oubliez pas de préciser l’adresse et le numéro de chambre du patient ! – ou de donner un simple avis médical.

Cas 2 : un arrêt cardiaque

Dans ce cas, c’est l’action qui prime. Une fois l’absence de mouvement respiratoire et cardiaque détectée, vous devez commencer les gestes de premiers secours : massage cardiaque avec insufflation (noter l’heure de début du massage) et emploi du défibrillateur semi-automatique, puis appelez le 15.

→  Informations à transmettre au médecin du Samu

Après avoir signalé que la victime est en arrêt cardio-respiratoire et que la réanimation est commencée, vous expliquerez brièvement les circonstances : la personne était dans son lit, à table, etc. Pensez à préciser l’adresse, le numéro de chambre, l’âge du patient. Les antécédents et les traitements pourront être cherchés dans un second temps.

Attention, si la personne est en soins palliatifs, elle peut avoir donné des directives anticipées pour refuser l’acharnement thérapeutique. Dans ce cas, il faut respecter son choix et ne pas appeler le 15…

Cas 3 : une crise d’épilepsie

La mise en sécurité du patient est importante : vous devez éloigner tous les objets avec lesquels il pourrait se faire mal pendant la phase tonique, puis, quand il se relâche, le mettre sur le côté. Si le patient n’est pas connu pour être épileptique, il faut immédiatement appeler le 15. Si c’est un épileptique connu, vous l’appelerez dans un second temps, après lui avoir administré son traitement.

→ Informations à transmettre au médecin du Samu

Expliquez que le patient fait une crise d’épilepsie et indiquez si c’est un épileptique connu ou non. Précisez l’heure et si la crise a cédé ou pas. Si elle n’a pas cédé, le médecin de la régulation vous conseillera la pose d’une voie veineuse : préciser lui de quels médicaments vous disposez dans le chariot d’urgence, il vous donnera les consignes adéquates.

MÉMO

Voici les informations à transmettre au médecin pour lui permettre de compléter le tableau clinique :

– nature de l’urgence ; âge du patient ;

– adresse et numéro de chambre ;

– circonstances de l’évènement (heure, lieu…) ;

– la personne est-elle consciente ? Respire-t-elle ? A-t-elle un rythme cardiaque ? Se plaint-elle ?

– ses maladies, antécédents et traitements ;

– quels sont les premiers gestes réalisés ?