CRITIQUE - L'Infirmière Magazine n° 372 du 01/06/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 372 du 01/06/2016

 

RENDEZ-VOUS

Nouvelles parutions

SYLVIE GOUVERNEUR  

→ Dès la préface, la réaction du Dr Bernard Wary, chef du service de soins palliatifs au CHR Metz-Thionville, est vive : encore un ouvrage sur la douleur ! Tel a aussi été notre réaction… Mais dès les premières pages, on se rend bien compte que cet ouvrage - rédigé par deux représentants du Syndicat national des médecins de protection maternelle et infantile (SNMPMI) - est différent ! Saluons tout d’abord la construction très originale qui facilite la lecture. Le vocabulaire, tout en étant technique et médical, est largement accessible, et s’adapte à tous les corps de métier : de l’aide-soignante au médecin. Chaque type de douleur y est décortiqué, analysé, évalué, traité et synthétisé sous la forme d’un « Ce qu’il faut retenir », qui résume parfaitement les pages précédentes. La partie « Historique » de la reconnaissance de la douleur peut sembler un peu ardue, mais elle reste instructive et permet de comprendre la prise en charge médicale et psychologique de la douleur, du nouveau-né aux patients en soins palliatifs. En mettant en avant toutes les échelles d’évaluation, l’ouvrage propose au soignant de trouver la réponse la plus adéquate. La question du relationnel, importante lors de l’évaluation de la douleur, est également abordée. Toutefois, si les différents auteurs insistent sur l’importance de la parole et de l’empathie, nous savons que dans la pratique, bien que le personnel soignant ait envie de bien faire, il n’a souvent pas le temps d’être à l’écoute du patient. Cette approche psychologique, pourtant essentielle dans l’évaluation de la douleur, me semble quelque peu utopique dans la pratique, notamment aussi à cause du manque d’effectif dans les services hospitaliers. Les annexes présentent tous les questionnaires et échelles d’évaluation de la douleur qui s’adressent à toutes les tranches d’âge. La partie médicamenteuse propose une mise en avant en crescendo des traitements pour annihiler la douleur : du médicament le plus léger au plus fort. Il faut surtout retenir que la douleur est une sensation subjective, pénible, complexe. Essayer de la comprendre, c’est faire un pas vers sa diminution, car elle est « intimement liée à notre condition de mortel ».

Conjuguer la santé de l’enfant et de la famille au singulier et au pluriel, sous la direction de Colette Bauby et Pierre Suesser, Éd. érès, 13 €