LES INFIRMIÈRES SUR LES ROUTES - L'Infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 366 du 01/12/2015

 

MONDIALISATION

ACTUALITÉS

AILLEURS

Cécile Bontron  

Variant d’un pays à l’autre en pourcentage et en nombre, les migrations internationales des infirmières sont à la hausse selon l’OCDE.

Les chiffres semblent parfois vertigineux : 25 % des infirmières de Nouvelle-Zélande ont été formées à l’étranger, 18,7 % en Suisse, 16 % en Australie… Les migrations internationales continuent de s’amplifier depuis dix ans, selon le Panorama de la santé 2015, publié par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) début novembre. Mais les routes demeurent très inégales à travers le monde. Certains pays comme l’Estonie, la Turquie, la Slovénie ou les Pays-Bas n’attirent presque aucune professionnelle étrangère. En revanche, les États-Unis en comptent 250 000, soit le plus grand nombre (6 % des infirmières du pays) ; juste derrière arrivent le Royaume-Uni avec 86 000 (12,7 %), et l’Allemagne avec 70 000 (5,8 %).

L’Europe, un vivier

L’Espagne, le Portugal, la Roumanie et la Pologne semblent alimenter de plus en plus la migration internationale. Les infirmières de ces quatre pays représentent 19 % des infirmières étrangères au Royaume-Uni. Les Roumaines constituent même 49 % des infirmières étrangères en Italie. La France, quant à elle, compte 2,7 % de soignantes ayant obtenu leur diplôme à l’étranger, mais la moitié sont en réalité des Françaises formées en Belgique.

La migration des personnels de santé pose toujours le problème du manque de soignants dans les pays en développement, principalement en Afrique. Le coût de la formation est, lui, assuré par le pays d’origine, alors que le « retour sur investissement » est perçu par le pays d’accueil, même si les soignantes envoient de l’argent à leur famille. Un pays pourtant sort du lot : les Philippines. Dans l’État qui fournit le plus le Royaume-Uni en compétences infirmières (26 % des étrangères), la formation parvient à non seulement alimenter la migration internationale, mais aussi les besoins nationaux, et les filières sont très organisées. Un véritable business.

Articles de la même rubrique d'un même numéro