GARE AUX INFECTIONS FONGIQUES - L'Infirmière Magazine n° 361 du 01/06/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 361 du 01/06/2015

 

HÉMATOLOGIE

ACTUALITÉS

COLLOQUES

SANDRA MIGNOT  

Alors que les infections fongiques se multiplient à l’hôpital, les insuffisances de prévention ont été pointées lors de la journée infirmière organisée le 1er avril par la Société française d’hématologie (SFH).

Zygomycose, aspergillose, pneumocystose, fusariose sont véhiculées par des champignons présents dans les poussières, les sols, l’eau de température inférieure à 50 °C. Avec le développement du nombre de patients en immunodépression, c’est un risque qui croît et doit être pris en charge », expose Jean-Ralph Zahar, chef de département à l’unité de lutte contre les maladies nosocomiales du CHU d’Angers. Pourtant, d’après une enquête réalisée par la SFH, si 81 % des hôpitaux français ont mis en place une procédure de prise en charge des personnes neutropéniques, seulement 38 % possèdent un secteur protégé. « Et seuls 20 % utilisent du linge stérile », s’est étonné le médecin.

Des repas adaptés

Venue d’Arras, Lætitia Luce Gonzalo, IDE, a présenté le dispositif mis en place dans son service d’hématologie avec des chambres individuelles pour les patients en aplasie fébrile, équipées d’appareils de filtration mobiles, dans lesquelles le personnel ne pénètre qu’équipé d’une surblouse, d’un masque, d’une charlotte et de surchaussures. Ces équipements apparaissent comme la mesure la plus communément appliquée dans les services interrogés par la SFH : 41 % imposent le port du masque en zone protégée, 40 % le port de la surblouse et 35 % celui de la charlotte. Autre mesure de prévention : la prescription de repas adaptés (dont le poivre est exclu), les fruits lavés, les portions préemballées. Les produits pasteurisés, stérilisés à 120 °C ou chauffés à 250 °C, seront privilégiés. « Nous avons également mis en place une organisation des soins spécifique avec un tensiomètre, un thermomètre et un stéthoscope stériles dans chaque chambre protégée », souligne Barbara Szymanek, IDE. Enfin, le personnel est formé à repérer les signes de gravité (chute de tension, marbrures, frissons, anurie…) afin d’intervenir au plus vite. « Car un patient qui contracte une infection peut mourir en quelques heures », note l’infirmière.

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