CHECK-LIST, MODE D’EMPLOI - L'Infirmière Magazine n° 361 du 01/06/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 361 du 01/06/2015

 

FORMATION

BONNES PRATIQUES

Dany Gaudelet  

La check-list « Sécurité du patient au bloc opératoire » est entrée officiellement en vigueur dans tous les établissements de soins depuis le 1er janvier 2010. Elle a été imposée comme pratique exigible prioritaire par la HAS aux établissements de santé en vue de la certification V2010.

La check-list est un outil de gestion des risques devant permettre d’éviter la survenue d’accidents lors de la prise en charge des patients. Elle repose sur le partage par les membres de l’équipe médico-chirurgicale des informations nécessaires à la sécurisation de l’acte chirurgical et à son bon déroulement, et dans les suites immédiates. Elle doit :

– permettre d’alerter l’équipe en cas de déviance par rapport à des critères préalablement définis et d’aller, si nécessaire, jusqu’à l’arrêt de la « procédure de prise en charge » ;

– être renseignée conjointement par l’équipe. Son but n’est pas de juger les qualités et les compétences des professionnels de santé qui ont pris en charge le patient, mais de s’assurer que toutes les tâches nécessaires au bon déroulement de l’acte ont été mises en œuvre.

Il est essentiel qu’une seule personne dirige le processus de contrôle au moyen de la liste. Le coordonnateur sera souvent une Ibode, mais il peut s’agir d’un autre professionnel participant à l’intervention. Au bloc, chacun procède aux vérifications qui le concernent à haute voix et c’est le coordonnateur qui coche les items au fur et à mesure sur le document.

La liste de contrôle divise l’opération en trois phases, chacune correspondant à une période de temps déterminé dans le cours normal d’une procédure : la période précédant l’induction de l’anesthésie (procédures initiales), la période suivant cette induction et précédent l’incision chirurgicale (vérifications) et la période durant ou juste après la fermeture de la plaie (procédures finales). Dans chaque phase, le coordonnateur doit pouvoir confirmer que l’équipe a accompli ses tâches avant d’aller de l’avant.

Procédures initiales : avant l’induction anesthésique

Le coordonnateur de la liste de contrôle :

– confirme oralement avec le patient (quand c’est possible) son identité, le site chirurgical et l’intervention, ainsi que le fait que son consentement a été donné ;

– confirme visuellement que le site opératoire a été marqué (le cas échéant) ;

– passe en revue oralement avec le médecin anesthésiste le risque d’hémorragie, de difficultés respiratoires et d’allergie du patient, et s’assure que la vérification de la sécurité des appareils et des médicaments utilisés pour l’anesthésie a été effectuée.

L’idéal serait que le chirurgien soit présent lors des procédures initiales, car il se peut qu’il ait une idée plus précise de l’hémorragie, des allergies ou d’autres complications à redouter. Toutefois, la présence du chirurgien n’est pas indispensable pour compléter cette première partie de la check-list.

Les vérifications : avant l’intervention chirurgicale

L’équipe chirurgicale doit faire une pause immédiatement avant l’incision afin de confirmer à haute voix que c’est la bonne intervention sur le bon patient et au bon endroit qui va se dérouler. Tous les membres de l’équipe passeront ensuite oralement en revue les uns avec les autres, à tour de rôle, les éléments critiques de leurs plans en vue de l’opération, en utilisant pour se guider les questions de la check-list. Ils confirmeront également que les antibiotiques prophylactiques ont été administrés au cours des dernières 60 minutes et que le bilan radiologique est présent.

Les procédures finales : après l’intervention

L’équipe :

– passe en revue l’opération qui vient d’être effectuée ;

– comptera les compresses ;

– comptera les instruments utilisés* ;

– vérifiera l’étiquetage de tout prélèvement ou tout autre question à prendre en compte ;

– examinera les plans relatifs à la prise en charge postopératoire.

* Ce compte vise à ne pas laisser d’éléments qui pourraient mettre en danger la sécurité du patient (il appartient à chaque équipe d’identifier quels éléments à risque sont concernés et de vérifier que le comptage a bien été réalisé).