LES HÔPITAUX EN QUÊTE D’AIR PUR - L'Infirmière Magazine n° 357 du 01/02/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 357 du 01/02/2015

 

POLLUTION

ACTUALITÉS

FOCUS

ISABEL SOUBELET  

Le Réseau énergie environnement des hôpitaux de Picardie (REEHP) a lancé une enquête sur la qualité de l’air intérieur. Son objectif : améliorer la santé des patients et des soignants.

Six établissements(1) de santé du REEHP se sont portés volontaires. « Nous n’avons pas voulu fermer la porte aux petits établissements », souligne Stéphanie Durand-Tréhoux, animatrice du REEHP et technicienne hospitalière au CH Philippe-Pinel d’Amiens. « Chacun a alloué un budget spécifique qui a déterminé le nombre de points de mesure et donc de lieux investigués. Cela a permis, lors de la première période, de mi-juillet à mi-août, de réaliser entre 5 et 13 mesures selon les sites. Elles ont toutes été menées durant sept jours et dans des lieux phares comme les chambres, le hall d’accueil, les couloirs ou la salle de restauration », ajoute-t-elle.

Les premiers résultats, non complets, sont sortis en novembre. Premier constat : une forte présence de molécules de la famille des alcools, de l’éthanol dans 80 à 90 % des cas. Rien d’étonnant, quand on connaît la composition des produits désinfectants et de nettoyage, tout comme celle des solutions hydro-alcooliques utilisées par les soignants plusieurs fois par jour. Mais ce qui a retenu l’attention du REEHP, ce sont les pics qui ont été repérés. À quels moments de la journée ont-ils lieu ? Sont-ils liés à l’arrivée de soignants ou de personnels en charge de l’entretien dans la pièce ? Ce vaste champ va être exploré, afin de voir si des liens peuvent être établis.

Limiter les risques

Le second constat concerne la famille des aldéhydes et plus particulièrement des formaldéhydes, que l’on retrouve dans la fabrication des résines, les panneaux de particules, les contreplaqués ou les matériaux isolants (mousses). Tout ce qui relève finalement du mobilier et autres matériaux de construction. L’investigation doit être approfondie, notamment sur un site utilisant des peintures à l’eau sans solvants (COV) dans une chambre neuve. Le troisième constat porte sur le renouvellement de l’air, le respect des cycles de maintenance et les débits d’air. Des règles qui, bien que connues, doivent sans cesse être rappelées : surveiller la température des pièces, l’humidité dans l’air et l’indice de confinement (mesure du dioxyde de carbone, CO2 dans l’air). « Notre objectif est d’améliorer l’ensemble des points afin d’éviter tout risque pour les patients, les résidents et les soignants », ajoute l’animatrice.

La deuxième phase de mesures, démarrée en janvier, s’achèvera mi-février. Elle prendra en compte une forte utilisation du chauffage. Le REEHP fera ses préconisations au printemps.

1- CH Philippe-Pinel, Amiens ; Centre gériatrique Condé, Chantilly ; Centre de gériatrie et d’accueil spécialisé, Gouvieux ; CH de Crépy-en-Valois ; CH gérontologique, La Fère ; CH de Crèvecœur-le-Grand.